Vernissages : Joëlle Morosoli et Francis Macchiagodena

Dimanche 4 mai 2025
14 h à 17 h -
Gratuit

Vous êtes conviés au double vernissage de ces deux nouvelles expositions de la Salle Alfred-Pellan. Les expositions sont présentées du 4 mai au 13 juillet 2025.

Joëlle Morosoli : Ouvrir une brèche

Commissaire : Manon Regimbald

Et fusa la lumière

Sculpteure et pédagogue remarquable, Joëlle Morosoli se dévoue à sa pratique depuis 1977. Ses œuvres cinétiques incarnent la figure trouble du mouvement qui ranime l’instinct de survie. Résister ou résilier ? Protéger ou agresser ? Libérer ou enfermer ? Mais, au fil du temps, la part émancipatrice y occupe plus de place. Avec les années, le processus d’ouverture et de l’envolée fait de plus en plus contrepoids au carcan de la violence et du confinement évoqués auparavant. Les ondulations s’accordent à celles de l’eau, de l’air, du cœur. Des perspectives prometteuses apparaissent ainsi : battements d’ailes ou du pouls ? Des brèches s’ouvrent et font place à des projections lumineuses et colorées dans les murs autrefois lézardés.

La lenteur des mouvements mécaniques apaise et déclenche une rêverie hypnotique. Envoûté, le regardeur est porté par le souffle poétique de cette quête méditative, réflexive, spéculaire. La vulnérabilité, la fragilité, l’évanescence du monde environnant nous rattrapent : au cœur de l’expérience immersive, nous sommes remués. Nous voilà touchés. Émus. À votre tour d’être ravis par la dynamique de ce souffle vital.

— Manon Regimbald

Photo : © Joëlle Morosoli, Ondulations, 2023. 

Francis Macchiagodena : Mers d’argent

Perspective cristalline

Les images de Mers d’argent sont des fantaisies, des vues de lieux inconnus, reconnaissables et pourtant, impossibles. Elles pourraient être des photographies de parties sombres et isolées de la Terre, ou des prises de vue techniques d’une surface planétaire distante et étrange. Je les présente tels des mystères liés à la création de la photographie argentique, dérivée des sels qui permettent sa réalisation : le révélateur photographique.

Quand le révélateur liquide s’oxyde, il sèche et prend une forme cristalline. Ces formes sont sporadiques, imprévisibles, et brièvement saturées avant de devenir grises et ternes. En interrompant ce processus, ces corps éphémères se trouvent capturés en stase.

De ces formes émergent des images expérimentales, moléculaires. Elles nous rappellent la nécessité de l’eau tant pour la photographie que pour la vie. Le processus chimique mis en valeur dans Mers d’argent nous révèle un art issu de phénomènes naturels. — F. M.

Suivre la Maison des arts sur les médias sociaux :