Depuis 1975, la Ville de Laval développe une collection aujourd’hui composée de près de 500 œuvres. On peut les découvrir dans plusieurs édifices municipaux. Le but est de favoriser la démocratisation de la culture et l’accès à l’innovation en art contemporain par une expérience positive.
Une collection d’œuvres d’art accessible et qui se déplace
Loin d’être figées dans un musée, les œuvres se déplacent régulièrement d’un édifice municipal à l’autre. Que vous soyez à la bibliothèque ou au centre sportif, une surprise artistique vous attend peut-être.
Objectifs de la collection d’œuvres d’art
- Offrir une expérience positive et enrichissante dans les espaces municipaux par la présentation d‘œuvres en art contemporain.
- Contribuer à la démocratisation de la culture auprès de la communauté en leur donnant accès à l’art.
- Donner vie aux espaces publics grâce à l’art contemporain et les rendre plus attractifs afin de renforcir le sentiment d’appartenance à la communauté.
Découvrez la Collection
Aguilar Canela, Raúl
Raúl Aguilar Canela est un artiste originaire du Mexique. Il a obtenu une maîtrise en beaux-arts de la Virginia Commonwealth University (Richmond, VA) en 2021, un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia (Montréal) en 2014, et un baccalauréat en relations internationales de l’Universidad de las Américas Puebla en 2011. Dans ses œuvres, il explore la peinture comme une pratique expérimentale, et il s’emploie à dépasser le cadre habituel qui lui est attribué. Dans son travail, il fait cohabiter notamment des histoires personnelles et des récits contemporains entourant l’immigration. La peinture Amok fait cohabiter différents éléments qui forment une sorte de mythe étrange, voire inquiétant. Le traitement de la surface donne l’impression qu’un vent violent projette les tissus, les fleurs et des flammes sur le fond violet, représentatif d’un ciel piqué de quelques étoiles trop lumineuses. On discerne au loin un virevent géant, plus près, un bâton dont le sommet est enrobé d’un tissu vert et, entre les deux, un sombre personnage vêtu d’une cape noire et dont le visage est masqué. On découvre cette scène comme si l’on était soi-même dissimulé derrière le rocher, d’où l’on voit jaillir le fut d’un fusil. Tout autour de cette scène, l’artiste a su créer une sorte de fenêtre qui encadre le pourtour de bandes noires et blanches. Cette stratégie visuelle accentue la profondeur et donne à l’ensemble une allure de monde surréaliste, qui prend vie devant nous.
Alleyn, Edmund (1931-2004)
Edmund Alleyn a étudié les arts visuels à l’École des beaux-arts de Québec avec Jean‑Paul Lemieux. En 1960, il a représenté le Canada à la Biennale de Venise, l’un des événements en arts visuels les plus importants au monde. Reconnu pour son inventivité et sa grande capacité de renouvellement d’une série à l’autre, il a consacré 5 années, de 1965 à 1970, à sa série dite technologique. Sans titre est exemplaire des recherches de cette période. Ici, tout semble nous être présenté par schémas et diagrammes, un peu comme si les images étaient issues d’un écran d’hôpital où s’affiche un corps passé aux rayons X. En se servant de couleurs contrastées d’une palette psychédélique – orange, mauve, vert acidulé, bleu électrique – l’artiste crée une tension visuelle qui transforme les corps représentés en des êtres désincarnés. Ayant créé cette œuvre durant une période marquée par les guerres d’Algérie et du Vietnam,Alleyn a su capter l’air du temps. En effet, en représentant de diverses façons le cerveau humain, il a cristallisé la peur de la manipulation psychologique (à distance ou à l’aide de substances), qui était au cœur des préoccupations de ses contemporains. En effet, à l’époque, les avancées scientifiques n’étaient pas nécessairement vues sous un bon œil. Ce regard lucide résonne avec nos préoccupations actuelles envers certaines avancées technologiques, telles que les drones meurtriers, l’intelligence artificielle ou encore l’utilisation abusive des données. Cette œuvre nous rappelle les possibles dérives qui entourent l’innovation, et l’artiste nous met en garde contre la possibilité que l’humain se piège lui-même.
Baillargeon, Annie
Descriptif à venir.
Bayuaji, Ari
Fils de plastique, perles de pierre, cuivre et coton tissé sur cintre en bois
123,2 cm x 91,4 x 5 cm
Weaving The Ocean [« Tisser l’océan »] est une série que l’artiste a commencée en 2020, après la fermeture des frontières en raison de la pandémie mondiale. Isolé sur l’ile de Bali, il a alors fait 2 observations sur l’état de la situation, soit l’étendue des conséquences de la disparition de l’industrie touristique et l’ampleur de la pollution environnementale des plages. Voulant collaborer avec la population locale, il s’est alors investi à revaloriser en œuvres d’art les cordes de plastique jonchant les plages. Il a redivisé les cordes en petits fils, qu’il a pu ensuite utiliser pour faire des tissages. Valorisant les savoir-faire traditionnels balinais grâce à ce matériau, l’artiste a pu collaborer avec la communauté locale et faire tisser ses œuvres selon ses directives. L’œuvre The Jellyfish est entièrement réalisée à partir de filets de plastique ainsi revalorisés. Ici, l’artiste évoque les profondeurs de l’océan et représente des méduses, mais il évoque simultanément l’omniprésence du plastique lui-même dans l’eau. Œuvre poétique qui porte à réfléchir, cette pièce invite autant à la contemplation qu’à la réflexion sur notre pouvoir de changer le cours des choses.
Bergeron, Hugo
Ce tableau a été réalisé à partir de photographies de paysages de la Côte-Nord, là où vit l’artiste. Sa construction hyperréaliste et fantastique exige un regard inquisiteur. Qu’y voyons-nous exactement? Au soleil levant, la combinaison insolite d’un plan d’eau et des fenêtres de bâtiments industriels. Sans toit ni fondations, ces carreaux de lumière artificielle flottent à l’horizon, se détachant sur une forêt noire. Au-dessus, un ciel doré de soleil éclabousse de lumière l’eau dont la surface est divisée en 3 parties : en mouvement avec de légères ondulations, stagnante comme un miroir, et enfin, glacée et opaque. La lumière incandescente des fenêtres est absente des reflets sur l’eau, ce qui ajoute au caractère insolite de la composition. Cette œuvre évoque l’idée de la transgression et de l’appropriation d’un lieu naturel par les humains, et ce, sans égard à sa préservation.
Berry, Judith
Huile sur panneau de bois
107 cm x 168 cm (pour l’ensemble)
Petits tableaux : 2 x (23 cm x 23 cm)
Grande toile : 107 cm x 122 cm
Ce diptyque, composé d’un grand tableau et de deux petits, rend visible le processus créatif de l’artiste. En effet, les tableautins semblent être des esquisses, et notre regard est invité à parcourir le grand tableau afin d’observer ce qui y a été conservé, transformé ou abandonné par le pinceau. Ce faisant, nous découvrons un univers fantastique et improbable qui est à la fois paysage, nature morte et portrait. Notre interprétation repose en effet sur l’ambigüité d’échelle de ce qui est représenté. Ainsi, une forme végétale peut représenter un arbre, une plante ou une partie d’un visage. L’artiste souhaite que ces glissements de sens visuels et d’échelle inspirent les personnes qui regardent le tableau. Elle les invite, en le contemplant, à l’introspection et à la réflexion sur les changements majeurs liés à la crise climatique et à l’augmentation des inégalités sociales dans le monde.
Bertrand, Simon
Ce dessin sensible, évoquant l’immensité d’un ciel animé sur un horizon lointain de coucher de soleil, a été réalisé par des gestes répétitifs de l’artiste. Le pastel pâle sur papier noir a été déposé en fines lignes qui, par leur multiplicité, génèrent des formes sinueuses, entre étoiles et aurores boréales. Le titre réfère au roman de science-fiction du même nom, dans lequel les rêves se matérialisent devant les protagonistes coincés sur la planète Solaris. La métaphysique, l’alchimie et la physique quantique sont des thèmes que l’artiste souhaite explorer et ce paysage énigmatique y parvient par sa familière étrangeté.
BGL
Binet, Ivan
Descriptif à venir.
Boileau, Caroline
Triptyque, aquarelle sur papier
35 cm x 77 cm (Aquatique et Terrestre : 35 cm x 27 cm, Cosmique : 30,3 cm x 23 cm)
Caroline Boileau est diplômée en arts visuels de l’UQAM et de l’Université Concordia. Ses œuvres de facture fantastique mettent de l’avant ses préoccupations pour la santé et la transformation du corps. Elle y transpose ses observations du monde en des corps hybrides. Ces 3 dessins ont été réalisés à des époques différentes dans le cadre de 3 résidences artistiques, dont une qui s’est tenue dans une bibliothèque d’histoire de la médecine. Se fondant sur des représentations étonnantes et parfois dégradantes du corps féminin, l’artiste a recomposé ces images en les libérant de leur charge déshumanisante. Elle s’est employée à leur offrir de nouvelles caractéristiques : en intégrant des tentacules (Aquatique), en multipliant le nombre de jambes pour bien les ancrer au sol (Terrestre), et en connectant le cerveau à une galaxie (Cosmique). Dans ces portraits d’humaines en mutation, elle nous expose de façon imagée ce qui est parfois difficile à nommer ou à comprendre.
Boily, Julien
Boney, Ludovic
Impression au jet d’encre montée sur Dibond, édition 1 de 3
76,2 cm x 134,6 cm
Descriptif à venir.
Bouchard, Jérôme
Descriptif à venir.
Bracmort, Cécilia
Carrier, Andrée-Anne
Plâtre polymérisé, fibres de verre, pigments et transfert d’image
61 x 61 x 5 cm
Semblable à un fossile provenant du futur, cette sculpture est constituée d’une plaque circulaire rappelant la pierre, sur laquelle est imprimé un objet du quotidien numérisé en trois dimensions. L’effet d’ensemble, évoquant les images radiographiques, représente pour l’artiste la fascination pour les écrans et surtout leur façon de donner au contenu diffusé une allure magique ou majestueuse, malgré la banalité de l’objet représenté. Ce qui est à la base une simple roche déposée sur un rouleau de papier toilette devient un paysage abstrait éblouissant. L’accrochage sophistiqué, à distance du mur, accentue l’effet de profondeur de l’image. Une sorte de halo lumineux, créé par la peinture fluorescente derrière la pierre, rappelle la luminosité des écrans. L’artiste considère sa pièce comme un témoin de notre temps, représentatif de notre culture des écrans et des interférences entre ceux-ci et le réel.
Chagnon Côté, Véronique
Véronique Chagnon Côté est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM et d’une maîtrise en studio art de l’Université Concordia. Elle est actuellement professeure en pratique de la peinture à l’UQAM. Son tableau La porte représente un point de vue architectural visuellement complexe. Il est séparé en deux espaces : une terrasse extérieure baignée de lumière et un espace intérieur sombre. La composition nous donne l’impression d’être positionnés dans l’espace intérieur, regardant dehors depuis la fenêtre. Pour réaliser cette œuvre, Chagnon Côté s’est inspirée d’un souvenir marquant. Elle s’est remémoré avoir fait l’expérience d’une architecture lumineuse qui lui avait inspiré, pendant l’espace d’un moment, le sentiment d’une distorsion temporelle, comme si le temps s’écoulait plus lentement, et comme si l’espace imposait qu’on le contemple. C’est dans cet esprit qu’elle a conçu La porte. Tout d’abord, elle a créé une maquette numérique d’une architecture inventée de toutes pièces. Ensuite, elle s’est « déplacée » virtuellement dans cette maquette afin d’en explorer les différents points de vue. Enfin, elle a transformé l’un des points de vue virtuels en un univers peint. Pour y parvenir, elle a combiné différents procédés uniques à la peinture (saturation des couleurs, format, touches…) afin de faire cohabiter sur la surface du tableau l’origine virtuelle de l’image et la matérialité de la peinture. L’objectif de l’artiste est ici de nous faire ressentir un espace autrement, de nous permettre de nous y projeter et, pourquoi pas, de partir nous aussi à la découverte imaginaire de ce lieu.
Côté, Louis-Philippe
Louis‑Philippe Côté est titulaire d’un baccalauréat en peinture et dessin de l’Université Concordia ainsi que d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Dans cette série, il nous propose des tableaux qui reprennent la forme d’une fenêtre ouverte sur un autre monde. En regardant de plus près, on constate qu’il est possible de comprendre ce nouvel espace peint de différentes façons : il peut s’agir d’un lieu encadré d’une sorte de bibliothèque, d’une mise en abîme, ou encore du reflet d’un lieu dans un miroir. Cette cohabitation des possibles est accentuée par la touche frottée et la riche superposition de couleurs par strates, qui donnent à l’ensemble une allure de mirage lumineux. Les couleurs chaudes – jaune, ocre, orangé, rouge – et le rendu de la peinture créent également un effet de fresque ancienne, qui accentue la dualité entre rêve et apparition du sujet peint : une jeune fille de dos face à une table dans un environnement difficile à décrypter. Dans notre exploration visuelle de cette peinture, Côté nous accorde un moment de contemplation qui favorise l’introspection ainsi que la compréhension de certains éléments complexes de notre existence.
Cousineau, Clara
Cette œuvre a été réalisée sur un papier ancien datant de plus d’un siècle. Il servait originellement à des tests d’impression pour les quotidiens Le Soleil et L’Évènement. Il a été trouvé par hasard, avec d’autres exemplaires, à l’intérieur des murs d’une maison lors de travaux de rénovation. Sur ce papier embossé, l’artiste a superposé l’estampe d’un vase bleu en dégradé. Il s’agit de l’une des figures d’un répertoire de formes qu’elle utilise pour suggérer l’univers intérieur et féminin. Elle souhaite ainsi créer un effet de contraste avec les caractères d’imprimerie associés aux médias de masse, dont les contenus sont souvent liés à la politique et au pouvoir, détenus essentiellement par les hommes au début du 20e siècle.
De Serre, Yannick
Impression en relief, encre à l’huile, pigments naturels, lange et sutures médicales
46,35 cm x 32,38 cm
Diplômé en arts visuels et en soins infirmiers, Yannick De Serre est à la fois infirmier et artiste. Il s’inspire de ces 2 univers pour réaliser des œuvres percutantes qui traitent de façon poétique du corps humain et de ses affections. Dans son travail, il s’emploie à faire des parallèles avec la condition humaine en mettant en relief la fragilité du papier. Ici, il représente une délicate fleur, presque transparente, à l’aide de pigments naturels. En regardant de plus près, on découvre que les nervures des feuilles sont piquées de points de suture bleus, qui viennent souligner symboliquement la délicatesse de la plante. Cette technique de soin appliqué sur un végétal crée une connexion inédite et, chemin faisant, l’artiste souligne l’interdépendance entre les deux univers du vivant. Par l’intermédiaire de Mourning Flowers no. 12, il nous offre un « bouquet » de fleurs pour nous faire réfléchir à la notion de caring (soin, bienveillance), qui devient de plus en plus importante dans notre quotidien.
Deschamps, Marie‑Michelle
Émail vitrifié sur feuille de cuivre, acier peint
64,8 cm x 91,5 cm
Marie‑Michelle Deschamps détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM et une maîtrise en arts visuels de la Glasgow School of Art (Écosse). Dans ses œuvres, elle évoque le langage et les différents moyens visuels de le transcrire ou de le traduire. Elle crée des pièces à partir d’émail sur cuivre – un matériau souvent utilisé en joaillerie – auquel elle donne des formes à la fois inusitées et familières. Cette stratégie s’applique notamment à Checklist,où une feuille d’émail vitrifié noire (format lettre) est percée de 5 anneaux, comme s’il s’agissait d’un cartable accroché au mur. En l’observant de plus près, on constate que sa surface est traversée de lignes qui évoquent les fines racines des plantes. Ces marques blanches sont le résultat du mouvement de la matière en surface et du temps de cuisson précis employé par l’artiste pour réaliser sa pièce. À ce titre, elle considère que le matériau lui-même « écrit » son état par les traces qu’il laisse sur la surface. D’une certaine façon, ces lignes évoquent simultanément la botanique et l’écriture. Ainsi, par la richesse de ses évocations, ce bas-relief a engendré toute une nouvelle série d’œuvres inspirées d’un livre ancien et étrange : le manuscrit de Voynich, un herbier astrologique du XVe siècle. Ce livre mystérieux écrit à la main était abondamment illustré et contenait de nombreuses inscriptions qui n’ont à ce jour jamais été décodées. À son image, l’œuvre Checklist – et les autres qui ont suivi – s’offre à la fois comme un élément familier et comme un objet qui renferme lui-même des codes cachés. Il ne tient qu’à nous de les observer, de les découvrir ou de leur inventer un sens nouveau.
Dong, Chun Hua Catherine
Cette série a été produite lors d’une résidence au Musée de Charlevoix. Sur la photographie, on peut voir l’artiste en train de réaliser une performance avec, au loin, le fleuve Saint-Laurent et les montagnes de la région. Elle porte un costume de l’Opéra de Pékin, ainsi qu’un casque de réalité virtuelle (RV) lui montrant une série de gestes et de mouvements de danse à effectuer, sur un fond représentant la Grande Muraille de Chine. La RV étant une sorte d’illusion, Dong pouvait toucher et sentir le paysage québécois lors de la création de cette photo, alors qu’elle était visuellement immergée dans le paysage chinois de la Grande Muraille. Dans son travail, elle traite principalement des intersections culturelles créées par la mondialisation et se demande ce que cela signifie d’être citoyenne du monde aujourd’hui.
Duval, Marie‑Danielle
Artiste sénégalo-québécoise, Marie‑Danielle Duval a étudié les arts visuels à l’UQAM et à l’Université Concordia. Elle a réalisé le présent tableau dans le cadre d’une série d’œuvres où elle a souhaité représenter des personnages de femmes noires inspirés d’œuvres de fiction littéraire des autrices afro-américaines Toni Morrison et Maya Angelou. Elle a choisi d’illustrer ces personnages dans les espaces intérieurs qui leur offrent un moment de répit dans leur récit respectif. L’artiste souhaite, par ses œuvres, rendre visible la femme noire afin de contrer son invisibilisation et sa dévalorisation dans l’histoire; or, en peignant une figure qui semble seule, mais qui nous invite au dialogue, elle suscite chez nous un sentiment d’empathie et d’introspection. Simultanément, Duval évoque le monde de la peinture et ses particularités matérielles : dans le tableau, la jambe immergée semble se liquéfier au contact de l’eau, ce qui rappelle le procédé de dilution de la peinture. Ici, par divers détails à scruter dans l’œuvre, l’artiste nous rappelle que nous nous trouvons devant une image peinte.
Fontaine, Nika
Descriptif à venir.
Fraser, Sylvie
Six impressions photographiques, portrait composé en mosaïque de grains en croissance hydroponique pendant 1 à 72 jours
40 cm x 50 cm chacune Édition 1 de 2
Sylvie Fraser est une artiste lavalloise qui a été professeure en arts visuels au Collège Montmorency. Titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia et d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, elle s’intéresse aux matières organiques et vivantes. Cette œuvre de la série « Portrait de ma cour : les résilients » consiste à faire pousser par culture hydroponique des portraits de profil. Le titre de la série renvoie au concept de résilience, soit la capacité de se reconstruire à la suite d’un choc affectif, comme l’a vulgarisé le psychiatre Boris Cyrulnik. Dans cette optique, Fraser a choisi de représenter des personnes de son entourage qui ont vécu des expériences traumatiques. En écho à leur vécu, elle ajoute en arrière-plan, par le truchement du photomontage, des prises de vue de sa propre cour paysagée de Laval. Son processus évoque les tableaux du XVe siècle, notamment ceux d’Antonio di Puccio Pisano dit Pisanello (1395-1455), qui représentait les nobles de la cour royale de profil avec, en arrière-plan, un environnement idéalisé entre paysage et nature morte. Dans son œuvre, Fraser a tout d’abord photographié le positionnement des semences, des céréales et des légumineuses afin de représenter Anne de façon hyperréaliste. Ensuite, jour après jour, elle a photographié les germinations successives, qui ont transformé le portait initial en un micropaysage végétal. L’œuvre définitive comprend ainsi la progression de la germination au fil de 6 différents stades de croissance. Par sa captation de la métamorphose des portraits-semences en germination, l’artiste fait un écho poétique à la capacité humaine à se régénérer et à surmonter les tempêtes.
Fréchette, Marie-Ève
Gattor, Allie
Artiste autodidacte, Allie Gattor se démarque grâce à son processus créatif fondé sur l’observation de la vie quotidienne. Bien que son style rappelle les illustrations de livres d’enfants, ses œuvres ont un effet libérateur et surprenant qui combine féminisme espiègle et humour noir. Elle s’applique à évoquer des thèmes contemporains qui nous sont familiers, notamment l’anxiété, la dépression, les relations interpersonnelles et l’absurdité de la condition humaine, et ce, en intégrant une touche ludique. Ici, elle revisite le « voyeurisme entre voisins » en lui conférant une dimension de science-fiction. En effet, des rayons gamma semblent jaillir des yeux du personnage féminin représenté, ou potentiellement provenir de l’extérieur. Le personnage est étonnamment vêtu : couronne blanche, large cape rouge et long manteau noir, d’où émergent plusieurs chats. L’espace où elle donne l’impression de se déplacer semble se situer entre 2 mondes parallèles, et il revient à notre imagination de déterminer ce qu’elle voit et où elle se trouve.
Hannah, Adad
Impression à pigments sur papier de qualité archive
Édition 4 de 5
63,5 cm x 121,9 cm
Inspirée de Guernica de Pablo Picasso, cette photographie a été réalisée à la suite d’une invitation du Musée Remai Modern de Saskatoon, à l’occasion de sa grande exposition Guernica Remastered [« Guernica remasterisée »]. En 1937, à la suite de l’attaque du village de Guernica en Espagne, Picasso a peint le tableau devenu un symbole antiguerre. Alors que l’œuvre originale de Picasso évoque les conséquences d’un bombardement brutal, la version d’Hannah incorpore divers objets du quotidien, assemblés de façon fantaisiste. À première vue, l’effet d’ensemble est celui d’une brocante aux objets hétéroclites. Toutefois, en comparant la photo avec le Guernica original, on découvre les stratégies visuelles employées par l’artiste pour évoquer la composition de l’œuvre emblématique. C’est en travaillant en collaboration avec des résidents de Saskatoon qu’Hannah a réalisé cette composition sophistiquée, reprenant ainsi le processus de Picasso, qui avait également fait appel à Dora Maar et au poète Paul Eluard pour la réalisation de Guernica.
Huneault, Michel
Impression jet d’encre à pigments montée sur Dibond
27,94 cm x 43,18 cm Édition 1 de 5
Descriptif à venir.
Jin, Hua
Tirage à jet d’encre sur papier photo archive
76,2 cm x 50,8 cm
Édition 4 de 5
Hua Jin est une artiste visuelle née en Chine qui vit et travaille actuellement entre le Québec et la Colombie‑Britannique. Elle a obtenu sa maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia à Montréal et son baccalauréat en beaux-arts de l’Emily Carr University of Art + Design à Vancouver. Dans ses photographies, elle s’intéresse à la nature et au paysage, à l’instar des anciens taoïstes, qui se consacraient à la contemplation de la « voie » de l’être. Jin est fascinée par l’énergie invisible qui guide le rythme dans le cercle de la vie. Dans ses représentations visuelles de diverses facettes de la vie naturelle, elle vise à décrire ce flux rythmique, à transmettre sa sagesse cachée et à illustrer les phénomènes variés du monde écologique. C’est dans une approche méditative de grande générosité qu’elle a réalisé son projet Visual Diary (Journal visuel) de mars 2020 à mars 2021, au cœur de la pandémie de COVID‑19. L’objectif de ce journal était de capter la beauté de la nature à l’intention des personnes qui n’y avaient pas accès durant le confinement. Réalisée durant l’automne, cette photo immortalise le moment qui précède l’éclosion complète de l’hibiscus, quand les pétales semi-ouverts se touchent encore. La beauté et la fragilité de la fleur sur le fond brumeux invitent à la contemplation.
Jodoin, Amélie
Johns, Jeanette
Sérigraphie sur papier, teinture végétale (vigne des rivages)
106 cm x 66 cm
Édition 3 de 3
Titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université du Manitoba et d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia, Jeanette Johns a grandi à Winnipeg et vit actuellement au Québec. L’estampe représentée ici s’inspire de sa pratique du tissage et de l’héritage de tisserande que lui ont légué sa mère et sa grand‑mère. Or, Jeanette Johns emploie le même langage formel composé d’additions, de soustractions et de multiplications des fils, qu’elle transpose en lignes colorées sur le papier à l’aide de la sérigraphie. Son souhait est de revaloriser la pratique ancestrale du tissage et des savoir-faire connexes, souvent liés à l’artisanat féminin, pour les élever au rang des arts visuels. Dans son œuvre Plain Hunt on Four: 4231,elle reprend l’image schématisée d’une porte avec une arche qui se détache dans un espace indéfini. À l’aide d’une seule couleur, le jaune, elle arrive à créer différents effets de profondeur tout en intégrant des vibrations visuelles typiques des œuvres d’art optique. La forme arrondie de la porte rappelle l’entrée d’une chapelle, et les bandes jaunes aux effets vibrants évoquent la représentation du divin dans les tableaux religieux. Il faut en outre imaginer que, lors de la présentation de cette œuvre à l’occasion de l’exposition Change Ringing, les visiteuses et les visiteurs étaient invités à faire sonner une cloche en bronze déposée au centre de la pièce afin d’être symboliquement transportés au cœur d’une chapelle. Une telle expérience peut d’ailleurs servir à compléter notre expérience visuelle de la présente œuvre.
Jordan, Anique
Descriptif à venir.
Kitenge Banza, Moridja
Descriptif à venir.
Lafrance, David
Le Bel-Roux, Laurent
Pastel sec et fusain sur papier noir
55,88 cm x 76,20 cm
Descriptif à venir.
Lefort, Alain
Descriptif à venir.
Leroux, Steve
Édition de 2 de 3
Impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle
60,96 x 89,4
Cette proposition est extraite de la série Chercher l’horizon. Ce corpus d’images propose des photographies de paysages captées à travers le verre dépoli d’un appareil photo analogique moyen format. L’image ainsi cadrée est ensuite photographiée par un appareil numérique. Le dispositif de prise de vue mis en place vient brouiller notre perception et apporte un caractère irréel et intemporel aux lieux. Sa complexité oblige une prise de conscience aigüe du moment présent, un arrêt dans le temps, loin de toute instantanéité. Il s’agit d’une réflexion à la fois sur le procédé photographique et sur la représentation du paysage. Avec ces images, l’artiste invite le spectateur à s’immerger dans l’acte photographique, à devenir la personne qui prend la photographie et à se transporter sur les rives du Bas-Saint-Laurent l’espace d’un instant.
Lévesque, Mathieu
Acrylique, huile et émail en aérosol sur bois
114 x 97 x 8 cm
Descriptif à venir.
Lorrain, Michèle
Encre à l’huile, gesso, bois, 12 boîtiers d’horloges en plastique
Chaque élément : 34 x 34 x 6 cm
Descriptif à venir.
Lum, Chloë et Desranleau, Yannick
Impression au jet d’encre montée dans un encadrement laqué
105,4 x 81,3 x 5 cm
Le duo d’artiste a réalisé cette photographie lors de la performance The Rules, qui annonçait la série Stills From Non-Existent Performances, sorte de laboratoire expérimental. Il a demandé à ses collaborateurs et collaboratrices d’interagir avec des objets sculpturaux afin d’explorer leurs formes, leurs mouvements et leurs effets théâtraux. Le résultat a pris la forme de performances improvisées captées lors de séances de photographie. Sur cette image, les différents éléments rappellent des racines et des plantes ou encore, des entrailles. L’interprète se tient dans une pose accroupie qui, difficile à garder, évoque les difficultés des personnes atteintes de maladie chronique. Les artistes souhaitent attirer l’attention sur les effets des interactions entre les êtres humains et les objets inanimés.
Madgin, Sarah
Cette œuvre s’inscrit dans une série d’expérimentations réalisées par l’artiste avec d’anciens procédés photographiques. Puisant dans son album familial, elle recadre et réimprime certaines photographies en utilisant la technique du collodion humide. Ce procédé, développé au 19e siècle, implique un traitement des plaques photographiques, qui doivent être enduites manuellement d’une solution photosensible. En explorant les accidents chimiques inhérents à ce procédé, l’artiste interagit avec l’image et révèle une nouvelle perspective sur les souvenirs familiaux. Ce processus lui permet de réfléchir aux liens entre la mémoire collective, la mémoire individuelle et les archives.
Meunier, Luce
L’artiste Luce Meunier s’engage dans une démarche d’expérimentation en peinture. Notamment, elle peint sans recourir directement à sa main; or, dans sa série Eaux de surface, elle crée sans intervention directe. Pour ce faire, elle se sert d’éponges gorgées d’acrylique, qui laissent des traînées sur la surface de la toile. Ces traces évoquent visuellement des flammes, ou encore des reflets sur l’eau. La présente œuvre explore et repousse les limites de la peinture afin de créer de nouvelles expériences picturales. Dans sa pratique, l’artiste conçoit des dispositifs pour manipuler la matière tout en conservant un maximum de simplicité. Par l’intermédiaire d’une économie de moyens assumée, elle poursuit ses recherches sur les matériaux employés et sur les procédés d’application. Ses expériences témoignent d’une recherche approfondie et de nombreuses expérimentations en atelier, où elle s’intéresse à explorer la matérialité de la peinture tout autant que les caractéristiques et les possibilités de la toile.
Mihalcean, Gilles
Monnet, Caroline
L’artiste d’origine anichinabée et française s’intéresse à l’identité autochtone, à la vie biculturelle et aux impacts négatifs de la colonisation. S’inspirant des motifs anichinabés traditionnels, elle réalise ses œuvres en y intégrant des motifs qui évoquent les technologies numériques, comme les micropuces. Il en résulte de nouvelles formes hybrides, qui deviennent pour l’artiste un modèle culturel alternatif. La broderie de Snug [« Confortable »] a été réalisée sur une bâche étanche que l’on utilise habituellement comme matériau de construction. Ce choix a pour but de symboliser le bien-être domestique et aussi de rappeler les conditions de vie difficiles des communautés et le délabrement de plusieurs maisons dans les réserves. Bien que l’effet d’ensemble soit minimaliste, l’œuvre, par son propos et ses références, porte en elle une forte charge émotive.
Munce, Rebecca
Rebecca Munce détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université York et une maîtrise de l’Université Concordia. Ses œuvres mettent en scène des personnages en interaction afin de créer différentes histoires imaginées. L’artiste puise son inspiration dans des imageries variées, dont celles de l’Antiquité, du Moyen Âge et des univers fantastiques. Ayant grandi dans un environnement imprégné d’images pieuses, elle souhaite, par ses œuvres, créer son propre répertoire et sa propre mythologie visuelle. Ainsi, chacune de ses créations s’offre comme un récit mystique personnel. Dans Imago Grove, elle s’inspire des armoiries médiévales et des dessins sophistiqués que renferment les livres des moines copistes. Notamment, on remarque que les carrés du pourtour sont tous composés d’éléments aux évocations aquatiques, qui agissent comme un effet de rappel. Au centre de l’œuvre, c’est la forme d’une cellule qui se détache. En y regardant de plus près, on découvre que les parois internes forment une sorte de labyrinthe. Au cœur de cette cellule nagent par ailleurs des créatures semblables à des phytoplanctons, auxquels l’artiste a conféré un aspect étrange et fantastique qui surprend. Ces petits êtres et leur environnement sont réalisés à partir d’une technique de peinture à l’huile grattée, et les lignes évoquent le style des dessins d’enfants. Malgré cette apparence naïve, le tableau entraîne notre regard vers un univers complexe aux couleurs d’algues et de mousses. Ici se combinent, dans l’imaginaire de Munce, les images scientifiques de l’infiniment petit, du magique et du fantastique.
Musiol, Marie-Jeanne
Saisie électromagnétique sur film argentique et tirage numérique sur papier archive
27,94 cm x 21,59 cm
Édition 2 de 7
Corps de lumière no 672 (Tiarelle), 2005-2024
Saisie électromagnétique sur film argentique et tirage numérique sur papier archive
27,94 cm x 21,59 cm
Édition 2 de 7
Corps de lumière no 629 (Tricyrtis), 2005-2024
Saisie électromagnétique sur film argentique et tirage numérique sur papier archive
27,94 cm x 21,59 cm
Édition 2 de 7
Marie‑Jeanne Musiol est une artiste photographe canadienne d’origine suisse. Elle explore des phénomènes de nature énergétique qui sont générés par l’entremise de végétaux. Dans la série Corps de lumière, elle réalise différentes expérimentations, dont elle capte la trace pour réaliser un vaste herbier. Pour ce faire, elle capte les empreintes lumineuses de plantes traversées par un champ électromagnétique. C’est en envoyant des ondes au moyen d’un appareil pour sensibiliser les corps biologiques, les minéraux ou les objets inertes qu’elle provoque un tel effet de lumière. Ce dernier est lié à l’apparition d’une décharge coronale : une sorte d’enveloppe lumineuse constituée d’une multitude de filaments, dont l’artiste immortalise l’effet. Les œuvres photographiques de Marie‑Jeanne Musiol invitent à percevoir le monde autrement et s’inscrivent dans la longue histoire des fusionnements de l’électricité et de la photographie.
Manumie, Qavavau
Niederstrass, Natascha
Impression jet d’encre sur papier Hahnemühle, édition 1 de 3
122 cm x 91 cm
Descriptif à venir.
Nieminen, Erik
Huile, sable et sciure sur toile de lin
120 x 150 x 5 cm
L’artiste construit un espace où cohabitent plusieurs mondes à la fois. En utilisant différentes stratégies de représentation de la réalité, dont celle du trompe-l’œil, le peintre représente ici à la fois un paysage, un échafaudage, l’emballage de plastique qui protège le tableau et le vol de 2 oiseaux en avant-plan. Ces univers à la fois fantastiques et familiers nous fascinent, puisque notre œil passe de l’un à l’autre sans être en mesure de les réconcilier véritablement. S’intéressant à la nature et à l’architecture, l’artiste souhaite mettre en image la conciliation difficile entre les deux. Ses œuvres créent une forme de dissolution de l’espace et de la perspective, impossible dans le réel, mais possible sur la surface de ses toiles.
Nourouzi, Anahita
Impression à jet d’encre sur papier archives, édition 1 de 7
101,6 cm x 153,6 cm
Descriptif à venir.
Patterson, Graeme
Ce bas-relief est issu d’une série de 10. En s’inspirant du thème de la maison, récurrent dans son travail, l’artiste propose sur cette petite maquette un récit impliquant un oiseau qui laisse son empreinte après avoir heurté une fenêtre. Cette trace fantomatique évoque le drame de l’oiseau trompé par la fenêtre, le faux gazon et le papier peint à motif de paysage. L’œuvre, touchante et ludique, évoque les relations que les humains entretiennent avec leur environnement et les multiples barrières physiques qu’ils dressent à l’intérieur et autour de celui-ci. Le travail de l’artiste est le fruit d’un processus de création lent et méticuleux où les détails, lorsqu’on les découvre, sont riches d’une forte charge émotive et où le rêve côtoie le jeu, le souvenir et la nostalgie.
Pereira, Crystel
Cette œuvre a été réalisée dans le cadre d’une résidence d’artiste à Verticale, centre d’artistes à Laval, où l’artiste était mentorée par le peintre David Lafrance. Le tableau fait découvrir une histoire du temps qui passe et des changements qui transforment les lieux. Cette branche, qui rappelle un bâton de sourcier, a été cueillie dans un boisé de Laval. Elle a accompagné l’artiste dans l’atelier, l’inspirant pour la structure du tableau. Les différents éléments représentés – une forêt derrière une clôture et les maisons d’un quartier résidentiel vues à vol d’oiseau – évoquent pour l’artiste le point de vue d’une personne qui revient, après de nombreuses années, et trouve un boisé familier maintenant entièrement transformé.
Pien, Ed
Impression numérique archive unique, découpée à la main
81,3 x 120 x 8 cm
Cette photographie découpée s’apparente aux découpages traditionnels de papier chinois. L’artiste s’inspire de mythes asiatiques ou de contes occidentaux pour créer ses univers fantastiques et inquiétants. Ses personnages énigmatiques aux grandeurs variées – enfants ou lilliputiens – marchent en équilibre, tels des fantômes, sur les branches de cette forêt broussailleuse. Ici, notre œil est trompé puisque, derrière le papier découpé, on peut voir les ombres du papier et celles reproduites en trompe-l’œil par une photographie d’ombres. Cette cohabitation, entre le réel et la reproduction, ajoute un effet de profondeur à l’œuvre, qui semble émerger du mur.
Pierre & Marie
Fonte d’aluminium, peinture, poudre scintillante, fil doré.
230 x 92 x 31 cm
Descriptif à venir.
Pitt, Bertrand R.
Impression au jet d’encre sur papier 100 % coton Hahnemühle Photo Rag 500 g/m2
Édition 1 de 3
77 cm x 117 cm
La série photographique Écho est constituée d’une trentaine de photographies. Ce sont des paysages auxquels s’intègrent des formes d’ondes acoustiques, évoquant les contours d’une ile, d’un rivage, d’une forêt ou d’une ville qui se profile à l’horizon. L’onde intégrée au paysage est produite par des enregistrements de discours, de poèmes, de manifestes ou d’œuvres musicales considérés comme marquants sur le plan collectif ou personnel. C’est comme si certaines voix, paroles ou œuvres avaient le pouvoir de constituer notre tissu social et culturel, l’horizon de nos possibles. Ici, dans ce paysage, l’artiste intègre la représentation visuelle de l’onde sonore produite par la chanson « La Frontera » de Lhasa de Sela.
Sandhu, Mia
Mia Sandhu est une artiste de la relève canadienne qui réside actuellement à Toronto, en Ontario. Une partie de sa famille est originaire d’Inde, et plus précisément de la culture punjabie. Elle a obtenu son baccalauréat ès beaux-arts de la Nova Scotia College of Art and Design University (NSCAD) en 2009. Sa pratique artistique est multidisciplinaire. Dans ses œuvres, elle cherche notamment à examiner les conflits intérieurs apparemment intrinsèques à la féminité. Elle souhaite également rendre visibles des concepts plus abstraits, comme l’assimilation culturelle impossible, ou encore l’état de malaise douloureux que peuvent ressentir les personnes issues de certains groupes culturels minoritaires. Ses œuvres traduisent sa fascination pour l’hybridité culturelle, le genre, la sensualité ainsi que les récits familiaux et personnels. Dans sa pratique, elle crée des dessins intrigants auxquels elle ajoute un châssis de couleur assorti et un délicat cadre doré. L’ensemble, sciemment choisi par l’artiste, crée un contexte esthétique qui donne l’impression que ses œuvres proviennent d’un autre temps, d’une autre décennie. Avec finesse, elle crée des ambiguïtés visuelles, notamment en ne peignant pas entièrement la feuille de papier et en camouflant ses personnages au moyen de tissus aux motifs de feuilles qui brouillent les formes de leur corps. Ici, deux personnes sont représentées sans que l’on découvre leur visage. L’une d’elles, positionnée à l’arrière, semble enlacer l’autre avec douceur et la guider vers la lumière. On ne perçoit que ses avant-bras, qui offrent des fleurs et un globe de lumière aux rayons incandescents. Cette composition, tout comme l’ensemble du travail de l’artiste, est une célébration de la féminité, de la sensualité, du mariage des cultures, de l’authenticité de soi et de la sécurité.
Shane, Matt
Le philosophe de l’environnement Glenn Albrecht a créé le mot « solastalgie » afin de décrire une forme de détresse psychologique existentielle liée à la destruction de notre environnement naturel. Ce concept, proche de la notion d’écoanxiété, a inspiré l’artiste pour la réalisation de cette peinture. Reprenant en partie une composition visuelle de type Google Earth, notamment les perspectives faussées, l’artiste nous transporte en un lieu lointain, hors d’atteinte, que le logiciel ne pourrait pas nous présenter. Pour l’artiste, l’utilisation de différentes teintes de rouge fait référence aux images recréées à partir d’ondes captées par des satellites, comme si celles-ci nous permettaient de voir plus loin encore. Ce paysage idéalisé semble déformé par la chaleur. Le bâtiment au centre du tableau est littéralement en train de fondre au soleil, matérialisant ici les pires cauchemars liés aux changements climatiques.
Sirois, Dominique
Dominique Sirois détient une maîtrise et un doctorat en arts visuels de l’UQAM, où elle est également professeure au département d’arts visuels et médiatiques. Elle revisite l’art de la céramique dans ses créations, qui évoquent les découvertes archéologiques, la mythologie, les transformations culturelles et l’impact des échanges économiques. La femme du bassin a été façonnée dans le cadre d’une série d’œuvres portant sur les Métamorphoses d’Ovide, poème narratif à la fin duquel plusieurs des protagonistes subissent une transformation. Dans cette pièce de grès, on peut voir un corps à demi représenté, de la taille aux pieds palmés, couché sur le dos, les jambes repliées. Par son rendu, cette sculpture rappelle les corps rigides placés de côté que l’on retrouve dans les tombes égyptiennes. De plus, l’emploi de la couleur bleue sur l’émail crée un lien symbolique avec les représentations antiques en pierre de lapis‑lazuli, qui était fréquemment employée pour créer des objets d’art. Pour l’artiste, cette œuvre évoque également la couleur indigo et l’industrie entourant l’extraction de son pigment à partir de l’indigotier, plante des régions tropicales. Sirois souhaite rappeler combien l’introduction du jean a transformé nos sociétés, d’hier à aujourd’hui, tant sur le plan culturel que par les effets négatifs de sa production effrénée. Ainsi, son personnage aux pieds palmés nous offre une relecture des Métamorphoses dans laquelle le denim participe symboliquement à la transformation.
Sorenson, Oli
Tomassini, Shanie
Ce bas-relief à l’apparence trompeuse ressemble à un éclat d’une paroi de caverne ou encore à un fragment de sol lunaire. En s’inspirant des mathématiques et de la topologie, l’artiste a su construire un objet fixe qui pourtant se transforme subtilement lorsqu’on se déplace devant. Sa surface grise et accidentée passe ainsi du gris pâle au gris foncé. Cet objet insolite, à l’apparence naturelle, semble également sortir d’une autre dimension et nous invite à lui donner un sens ou une histoire. L’artiste souhaite ainsi ébranler nos perceptions, et remettre en question nos aprioris et notre compréhension de ce que nous voyons.