Laval, de 1980 à 1995

Dans les années 1980 et 1990, la vie de quartier est revitalisée et l’offre culturelle lavalloise se diversifie. 

La vie politique 

Dès le début des années 1980, des efforts sont consacrés à la décentralisation des services de la Ville et à la revitalisation de la vie de quartier. Parallèlement, plusieurs nouveaux éléments centraux apparaissent, contribuant ainsi à définir Laval.

Lors de la 5e élection municipale de Laval, tenue en 1981, le maire Lucien Paiement, en poste depuis 1973, est défait par Claude Ulysse Lefebvre. Ce dernier, un avocat, avait brièvement siégé au conseil municipal de l’ancienne ville de Duvernay, de 1957 à 1960. M. Lefebvre occupe la fonction de maire de Laval pendant près de 2 mandats, jusqu’à ce qu’il quitte pour des raisons de santé, le 8 juin 1989.

Dès lors, il est remplacé par Gilles Vaillancourt. Conseiller municipal et membre du comité exécutif de la Ville de Laval depuis 1973 au sein de l’équipe de Lucien Paiement, M. Vaillancourt avait rejoint le parti de Claude Lefebvre en 1984. Il est élu maire en 1989, et il sera réélu à plusieurs reprises avant son départ en 2012.​ 

Après l’unification du territoire de la Ville de Laval au cours des années 1960 et 1970, plusieurs mesures visant à décentraliser l’organisation de la municipalité se font sentir dès le tout début des années 1980. Dès lors, on se retourne vers le citoyen et on tente de stimuler la vie de quartier. 

Parmi les mesures entreprises, notons tout d’abord la tenue d’une consultation auprès de la population lavalloise, en 1982, au sujet des loisirs et de la vie de quartier. Dans le cadre de cette étude, intitulée « Consultaction – Loisirs », la population est appelée à se prononcer, à travers le dépôt de mémoires et de multiples rencontres. 

Les résultats de cette consultation publique sont compilés et font l’objet d’un rapport sur la décentralisation des services relatifs aux loisirs, déposé à l’administration de la Ville en 1983. Parmi les éléments qui sont retenus de ce rapport, notons la création des bureaux municipaux de loisirs, ou BML, implantés dans les divers quartiers de Laval. Leur mission est, entre autres, de supporter, d’assister et de coordonner les organismes locaux œuvrant dans les domaines des loisirs et de la culture, ainsi que d’animer la vie de quartier.  

Rapport synthèse d’une firme mandatée par la Ville de Laval pour l’analyse des résultats de la Consultaction-Loisirs, proposant notamment l’implantation des B.M.L., présenté en 1983.  

Source : Fonds du Service de la vie communautaire et de la culture

​En 1984, le gouvernement du Québec adopte une politique visant la revitalisation des centres-villes à travers la province. Il met alors sur pied le programme Revi-Centre, dont l’objectif est entre autres de supporter les initiatives des municipalités en ce sens. 

Dans le cadre de ce programme, la Ville de Laval se lance dans des projets de mise en valeur de divers secteurs de son territoire, dont les centres-villes traditionnels de Sainte-Rose, de Saint-Vincent-de-Paul et de Sainte-Dorothée, pour lesquels elle adopte des programmes particuliers d’urbanisme.  

Parmi les réalisations effectuées dans ce contexte, notons par exemple le réaménagement de la place publique de Sainte-Dorothée située près de l’église, sur la rue principale, ainsi que le renouvellement du mobilier urbain des secteurs du Vieux-Sainte-Rose et du Vieux-Saint-Vincent-de-Paul.  

Ainsi, on redonne leur statut à d’anciens cœurs de municipalités ayant existé avant la création de la Ville de Laval. 

En 1990, le Sommet de la personne est lancé par la Ville de Laval. Cette consultation publique a alors pour principaux objectifs de dresser un bilan social et humain de Laval, de développer une philosophie de gestion des programmes municipaux et d’enrichir la vie de quartier. Ainsi, entre 1990 et 1992, les Lavallois sont abondamment consultés, notamment par le biais de groupes de discussion, de sondages téléphoniques, de séances de consultation publique et de dépôts de mémoires. 

Au terme du Sommet de la personne, il en ressort que les citoyens désirent une augmentation des mesures sociales, de la conscience environnementale, de la mise en valeur de la vie de quartier ainsi que du soutien à la vie communautaire. C’est d’ailleurs à la suite de cette consultation publique que la Ville modifie la mission de son Service des loisirs, qui devient alors le Service des loisirs et de la vie communautaire. 

Rapport synthèse de la consultation publique le Sommet de la personne, publié en 1993.  

Source : Archives de la Ville de Laval​

​En février 1985, la première pelletée de terre est donnée pour la construction d’un nouveau lieu de diffusion des arts visuels et de la scène à Laval, soit la Maison des arts. 

Le 6 mars 1986, on inaugure la salle de spectacle du nouvel édifice avec un concert de l’Orchestre symphonique de Laval (OSL). Cet orchestre, connu sous le nom de la Philharmonie de Laval durant sa première année d’existence, avait été constitué en 1984.  

La salle d’exposition d’œuvre d’art, elle, prend le nom de salle Alfred-Pellan avec le consentement de cet artiste d’envergure, résident de Laval. En 1988, on y tient une des premières expositions d’importance, intitulée « Alfred Pellan, Marc-Aurèle Fortin et Clarence Gagnon ». Cette exposition, qui attire plus de 28 000 visiteurs, met en valeur des œuvres de ces 3 artistes ayant résidé sur l’île Jésus.  

Rapidement, la Maison des arts devient un lieu de diffusion artistique de première importance à Laval. 

Dès 1992, l’Institut Armand-Frappier, la fondation Armand-Frappier et la Ville de Laval collaborent à l’élaboration d’un projet de musée de sciences. Celui-ci doit d’abord être aménagé dans la Maison André-Benjamin Papineau, mais à la suite d’une modification du projet, on opte pour transformer une maison ancienne située sur la propriété de l’Institut Armand-Frappier, au bord de la rivière des Prairies dans le secteur de Laval-des-Rapides. Le Musée Armand-Frappier ouvre ses portes en 1994. 

La même année, on inaugure également le Cosmodôme, un musée consacré à l’interprétation de l’espace et de l’exploration spatiale. Construit aux abords de l’autoroute des Laurentides (A-15) entre les boulevards Le Carrefour et Saint-Martin, le Cosmodôme est construit en plein cœur du centre-ville de Laval, toujours en développement.

Le centre de la Ville de Laval poursuit son développement au cours des années 1980 et de la première moitié des années 1990. Bien avant l’inauguration du Cosmodôme dans ce secteur en 1994, on note entre autres l’ouverture du Sheraton Laval, un hôtel et un centre de congrès, en 1980. Puis, dès la seconde moitié des années 1980, les immeubles de bureaux se multiplient le long du boulevard Le Carrefour et sur le boulevard Daniel-Johnson, à proximité du Carrefour Laval. Notons également, en 1992, l’ouverture du Palais de justice de Laval, de juridiction provinciale, situé sur le boulevard Saint-Martin à proximité de l’autoroute des Laurentides (A-15). 

À la fin des années 1980 débute le développement du nouveau Parc scientifique et de haute technologie, créé notamment grâce à une collaboration entre la Ville de Laval et l’Institut Armand-Frappier. Le premier édifice permanent de l’organisme, que l’on appelle alors l’Institut de microbiologie et d’hygiène de Montréal, est aménagé dans l’ancienne ville de Laval-des-Rapides. Situé immédiatement à l’ouest de l’autoroute des Laurentides (A-15), dans le sud de Laval, le Parc scientifique et de haute technologie, devenu depuis la Cité de la Biotech, regroupe de nombreuses entreprises œuvrant dans les domaines scientifiques, notamment la pharmaceutique et la recherche en biotechnologie. 

Parallèlement, le développement des quartiers industriels se poursuit, tandis que la construction résidentielle reprend de la vitesse dès la fin des années 1980 dans plusieurs secteurs de la Ville de Laval.  

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