Le Centre de la nature a été aménagé sur le site d’une ancienne carrière et, en partie, sur un dépotoir. Il s’agit d’ailleurs de l’un des rares exemples de ce type de réaménagement en Amérique du Nord.
Le 21 août 1915, la compagnie montréalaise Laurin & Leitch achète des lots appartenant à 2 fermiers dénommés Deguire et Corbeil. Dès lors, elle demande et obtient un permis l’autorisant à exploiter une carrière, et elle procède à la construction d’importantes installations de concassage dans la partie nord-ouest du site.
En 1916, Laurin & Leitch cède ses droits et ses terrains à la Montreal Crushed Stone Company Limited, laquelle entame la production de pierre concassée. L’exploitation de la carrière suit son cours jusqu’à la faillite de l’entreprise, en 1932. Elle aura tout de même laissé sa marque sur le site, déterminant à jamais sa topographie.
Vers le milieu des années 1940, la congrégation des frères Maristes achète le terrain afin d’y construire, dans la partie sud, un juvénat qui deviendra plus tard une école secondaire. La partie plus au nord, quant à elle, sert à l’enfouissement de déchets urbains, dans les années 1950 et au début des années 1960.
Entre 1934 et 1960, avant même sa transformation en grand parc urbain, le site de la carrière est connu et fréquenté par la jeunesse du quartier. L’extraction de la pierre avait libéré un espace que les eaux de source et de ruissellement avaient envahi, créant ainsi un lac attrayant pour les jeunes.
En 1961, une grande partie du site est achetée par la Ville de Saint-Vincent-de-Paul (aujourd’hui un quartier de Laval), qui y aménage un parc avec une grande piscine et un terrain de baseball. Ce parc existe d’ailleurs toujours aujourd’hui et occupe la section au nord du boulevard de la Concorde.
En 1968, suite à un projet soumis par M. Maurice Blain, la nouvelle Ville de Laval désigne l’emplacement de ce qui allait devenir le Centre de la nature, soit une superficie d’un peu moins de 100 arpents.
Au début des années 1990, le parc est agrandi par l’ajout d’un terrain vacant situé aux abords de la route 125.
En 1970, le site est ouvert au public et on y créé des jardinets d’écoliers. La même année, le pavillon administratif est érigé sur l’avenue du Parc. Celui-ci se nomme aujourd’hui le pavillon Maurice Blain, en l’honneur du fondateur du Centre de la nature.
En 1971, la construction d’une étable est achevée. Des visites éducatives se mettent alors en branle et attirent une foule considérable de jeunes et de moins jeunes venus admirer un spécimen femelle de chacun des animaux de la ferme.
L’année suivante, une serre d’une trentaine de mètres de longueur est construite. Celle-ci accueille une collection de plantes tropicales dans un aménagement plutôt austère, lequel sera revu en 1990.
Entre 1975 et 1978, on procède à l’aménagement des abords du grand lac. On y construit d’abord des cabanons, afin d’abriter différentes activités socioculturelles estivales (maintenant connu comme le Village des arts). On procède également à la plantation d’arbres, visant à constituer un écran végétal le long de l’avenue du Parc. Finalement, de nombreuses activités de plein air sont rendues possibles sur le site.
Au cours de cette période, le Centre de la nature accueille ses premières grandes manifestations populaires, telles que la Fête des voisins, les festivités de la Saint-Jean-Baptiste et les 10 jours des 10 ans de la fondation de la Ville de Laval. Cette tradition se perpétue encore aujourd’hui, notamment avec la Fête de la famille.
Le volet horticole du Centre de la nature s’est développé à partir de 1984, avec la création du jardin de la détente et l’implantation de l’infrastructure du jardin des vivaces. Au cours de cette période, un petit étang est creusé et un grand nombre d’arbres sont plantés sur le site.
En 1985, les plates-bandes du jardin des annuelles sont creusées, à même une longue bande de terrains laissés en jachère depuis la fin de l’exploitation de la carrière. La même année, on nivelle un terrain en friche et on y creuse de grandes plates-bandes, afin d’y instaurer le jardin des arbustes ornementaux.
À partir de 1986 et au fil des ans, de nombreux autres jardins thématiques (jardin des sous-bois, jardin d’essai des annuelles, jardins écologiques, jardin des échinacées, etc.) ont vu le jour au Centre de la nature, pour le plus grand plaisir des amateurs de beauté végétale.
En 2015, 3 nouveaux jardins ont vu le jour :
- jardin éphémère
- jardin alpin
- jardin des tapis de fleurs et jardins nomades
Le Centre de formation horticole de Laval est une école publique offrant des diplômes d’études professionnelles en horticulture et jardinerie, réalisation d’aménagements paysagers, fleuristerie, arboriculture et élagage.
En 2000, une entente de partenariat est mise en place entre ce centre de formation et la Ville de Laval. Un complexe moderne est alors construit au Centre de la nature, abritant 2 grandes serres de production ainsi qu’une aire de service, comprenant une salle de classe, un garage et des aires d’entreposage. Ce complexe jouxte la serre d’exposition, et est relié à celle-ci par un pavillon d’accueil.
Dans le cadre de leur entente avec la Ville de Laval, les serres de production du Centre de formation horticole de Laval produisent une grande partie des plantes annuelles qui sont plantées dans les différentes plates-bandes du Centre de la nature. Outre cette production qui accapare les professeurs et les étudiants durant le printemps, les serres accueillent cycliquement la mise en culture de chrysanthèmes d’automne, de lis de Pâques et de poinsettias, ainsi qu’une collection permanente de plantes tropicales.
En 2015, l’administration municipale injecte la somme de 4 millions de dollars dans la revitalisation du Centre de la nature. Un effort s’inscrivant dans un plan de 10 ans et prévoyant un investissement de plus de 30 millions de dollars dans les infrastructures (rénovation de la ferme, création de nouveaux jardins…).
