La cité de Chomedey est créée en 1961, à la suite de la fusion entre la cité de Saint-Martin et les villes de L’Abord-à-Plouffe et Renaud. Par contre, l’histoire municipale de son territoire, qui couvre la majeure partie de la paroisse de Saint-Martin, remonte à beaucoup plus loin.
La paroisse de Saint-Martin, créée en 1774, est érigée en municipalité dès l’implantation définitive du régime municipal au Bas-Canada, en 1855. À l’origine, son territoire couvre le sud-ouest de l’île Jésus, bordé au nord par la paroisse de Sainte-Rose de Lima et à l’est par la paroisse de Saint-Vincent de Paul. La limite ouest de la paroisse de Saint-Martin n’est définie clairement qu’en 1869, alors qu’on érige la paroisse de Sainte-Dorothée et la municipalité du même nom.
La municipalité de la paroisse de Saint-Martin se développe en tant que secteur rural. Son principal centre est le village de Saint-Martin, lequel compte en 1856 une quarantaine de maisons habitées, organisées aux alentours de l’église paroissiale. La gestion du village se limite d’abord principalement à des décisions relatives à la confection et à l’entretien des chemins, des ponts et des cours d’eau de la municipalité.
Le 5 mai 1856, le conseil de cette municipalité adopte un règlement que l’on peut qualifier d’avant-gardiste concernant la circulation sur son territoire. En effet, dans le but d’empêcher les courses de chevaux sur les chemins publics du village, « (…) le conseil ordonne règle et statue qu’à l’avenir, il ne sera nullement permis en aucun temps de mener aucun cheval ou jument plus vite que le petit trot, dans le Village de la Paroisse de Saint-Martin, et jusqu’à la distance de dix arpents de chaque côté de l’Église Paroissiale, sous pénalité qui n’excèdera pas 1 louis courant et qui ne sera pas moindre d’un écu, outre les frais, pour chaque contravention, et du double pour la récidive (…) ».
Ce même règlement empêche également, à l’époque, les courses de chevaux partout sur le territoire de la municipalité les dimanches et les jours fériés.
En 1856, un incendie survient au village et est éteint grâce aux efforts de certains citoyens. Dès lors, il est résolu que l’ensemble des villageois et que l’église de Saint-Martin se cotisent pour procéder à l’achat d’une pompe à incendie.
Le 21 novembre 1859, on adopte un règlement afin de prévenir les accidents causés par le feu dans le village de Saint-Martin. Avec celui-ci, on établit des normes quant à l’emplacement d’un poêle dans une maison, à la longueur des cheminées par rapport aux toits et aux types de bâtiments où il sera interdit de tenir un feu.
On y stipule également qu’ « il ne sera permis à personne d’entrer dans aucune étable, grange, fenil, hangard ou appenti avec une lumière non fermée dans une lanterne, ou avec une cigarre ou pipe allumée (sic) ». On y définit également les pouvoirs de l’ « Inspecteur du feu », lequel assurera le respect de ce règlement.
Crédit photo : Fonds de la ville de Renaud (M16)
Bref, le noyau villageois de Saint-Martin est, dès cette époque, bien défini. Le territoire de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin est néanmoins vaste et quelques autres villages s’y développent graduellement.
C’est le cas de Cap Saint-Martin qui, situé à l’extrémité est de la paroisse, s’organise autour d’une gare de train et d’une carrière, où l’essentiel de sa population travaille. En 1904, ce village se détache de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin pour constituer la partie sud-ouest de la nouvelle municipalité de la paroisse de Saint-Elzéar, devenue plus tard la ville de Vimont.
Le long de la rivière des Prairies, dans le sud-est de la paroisse de Saint-Martin, se développe également le village de Parc-Laval. Celui-ci est érigé en municipalité sous le nom de la ville de Laval des Rapides, en 1912.
Le 26 novembre 1915, c’est au tour du village de L’Abord-à-Plouffe, qui couvre la portion sud-ouest de la paroisse le long de la rivière des Prairies, d’être érigé en municipalité.
L’Abord-à-Plouffe constituait un noyau villageois de la paroisse de Saint-Martin depuis fort longtemps. Situé entre 2 rapides de la rivière des Prairies, ce village avait été notamment développé par les cageux qui s’arrêtaient à cet endroit dans le cadre de l’exercice de leur fonction, soit le transport de billots de bois à l’aide de trains de bois, appelés des « cages », sur les cours d’eau. D’après les dires, le lieu aux abords de la rivière où s’arrêtaient les cageux aurait été la propriété de la famille Plouffe, d’où le toponyme de L’Abord-à-Plouffe.
Fait intéressant, le premier conseil municipal du village de L’Abord-à-Plouffe est, entre autres, composé de 2 personnes dénommées « Plouffe », soit le maire Martin Plouffe, un entrepreneur en construction, et l’échevin Joseph Plouffe, artisan. La famille Plouffe est donc bien présente dans ce secteur à cette époque.
Le village de L’Abord-à-Plouffe connaît un développement similaire aux autres villages de l’île Jésus durant les premières années de son existence. Dès ses débuts, on y trouve déjà différents commerces, dont des magasins et des auberges.
En 1919, on construit des trottoirs de bois sur les principales artères de la municipalité. Dès 1926, ceux-ci sont graduellement remplacés par des trottoirs de béton. La municipalité se dote également, en 1920, d’un système d’éclairage des rues principales, et en 1930, d’un système d’aqueduc. L’eau provient alors d’une usine de la municipalité voisine, soit la ville de Laval des Rapides.
Outre une légère baisse au début des années 1930, la population de L’Abord-à-Plouffe progresse à un rythme soutenu. Alors qu’on compte environ 800 habitants dans la municipalité en 1919, on n’en compte pas moins du double 20 ans plus tard.
On note également une accélération du développement de L’Abord-à-Plouffe pendant la première moitié des années 1940, alors que la population passe de 1 673 habitants en 1940 pour atteindre 2 164 personnes en 1945. Au cours de cette même période, 137 maisons sont construites sur le territoire de la municipalité, dont 51 durant l’année 1945, comparativement aux 34 maisons qui y sont érigées entre 1918 et 1939.
Le 10 mai 1947, L’Abord-à-Plouffe s’est développé suffisamment pour atteindre le statut de ville. Dès lors, la municipalité travaille à jeter les bases d’une ville moderne.
Le 26 juin 1947, elle adopte un règlement pourvoyant à la construction d’une usine de filtration de l’eau. Cela lui permet de développer son système d’aqueduc, sans dépendre de la ville de Laval des Rapides pour l’alimentation en eau. La même année, la ville de L’Abord-à-Plouffe adopte un premier règlement d’urbanisme et de construction. Celui-ci prévoit notamment la création d’un comité permanent, chargé d’étudier tous projets de construction sur le territoire de la ville.
Au fil des ans, les rues sont pavées, les systèmes d’éclairage, d’égout et d’aqueduc sont prolongés, bref L’Abord-à-Plouffe se dote de toutes les commodités d’une ville. Le 31 janvier 1957, elle annexe une partie de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin située à l’ouest de son territoire d’origine, jusqu’à la limite territoriale de Sainte-Dorothée, ce qui augmente sensiblement son étendue. En 1961, L’Abord-à-Plouffe est la municipalité la plus densément peuplée parmi les 3 qui fusionneront pour donner naissance à la cité de Chomedey.
Le village de Saint-Martin progresse à l’intérieur de la municipalité de la paroisse du même nom pendant de longues années. Dans les faits, le conseil municipal de la paroisse de Saint-Martin considère, dès les débuts de l’existence de la municipalité en 1855, que ce noyau villageois serait mieux géré s’il devenait une municipalité distincte, de nature urbaine.
À l’aube des années 1950, les besoins du village prennent une ampleur de plus en plus considérable. En 1952, par exemple, à la suite d’une requête de nombreux citoyens, le conseil municipal étudie un projet de règlementation de la construction et du zonage dans la municipalité. Il considère alors la possibilité de s’associer avec des spécialistes en la matière, afin de mieux organiser son développement futur.
L’année suivante, un projet d’aqueduc, raccordé à l’usine de filtration de L’Abord-à-Plouffe, est étudié. On cherchait alors à répondre aux besoins du village et d’un développement projeté qui compterait 600 constructions unifamiliales. Or, les projets de nature urbaine ne touchent que la minorité du territoire de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin, autrement majoritairement agricole. Ainsi, ils n’obtiennent pas la sympathie de la majorité de la population.
C’est dans ce contexte, avec le consensus de ses habitants, que la municipalité présente une requête au législateur de la province de Québec, afin d’obtenir la création d’une municipalité distincte sur le territoire du village. On répond favorablement à cette demande avec la création de la municipalité de la ville de Saint-Martin, le 17 décembre 1953.
Dès la création de la municipalité de la ville de Saint-Martin, son développement urbain s’accélère considérablement. En plus de l’amélioration des services existants, on procède à l’expansion des réseaux d’égouts et d’aqueduc sur le territoire, ainsi qu’au pavage des rues et à la confection de trottoirs de béton. Au cours des années 1950, de nombreuses constructions résidentielles sont également érigées sur le territoire de cette ville.
En 1958, la ville de Saint-Martin change de statut et devient la cité de Saint-Martin, tout en annexant une petite partie du territoire de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin, comprise entre sa frontière initiale et la limite de la ville de Laval des Rapides.
La cité de Saint-Martin poursuit son développement urbain jusqu’à son inclusion à la cité de Chomedey, en 1961. Durant cette période, en plus de la construction résidentielle, on note l’implantation de plusieurs commerces le long du boulevard Curé-Labelle.
Crédit photo: Fonds du Service des communications (VL3)
La municipalité de la paroisse de Saint-Martin, à la suite du détachement de tous ses noyaux villageois devenus eux-mêmes des municipalités, continue d’évoluer en tant que secteur agricole.
Le 11 février 1959, la municipalité change de nom et de statut pour devenir la ville de Renaud. Simultanément, une partie de son territoire, situé au sud de l’actuel boulevard du Souvenir, est annexé à la ville de Laval des Rapides. Les archives de la ville de Renaud témoignent de l’accord de cette dernière avec cette cession de territoire. Seule une servitude sur le territoire de Laval des Rapides est demandée aux fins du système d’égout et d’aqueduc, lequel est en plein développement dans la municipalité.
Durant cette période, un vent de changement se fait sentir dans la ville de Renaud. Par exemple, le rang du Bas-Saint-Martin devient le boulevard Léopold-Pouliot (il s’agit aujourd’hui du boulevard Saint-Martin), ce qui témoigne d’une volonté de modernisation de la municipalité de paroisse devenue ville. Rapidement, on commence à voir surgir des projets immobiliers, dont les projets McNamara, Sun Valley et Renaud Estate. On assiste donc à une amorce de développement résidentiel de ce secteur, à l’aube de la création de la cité de Chomedey.
En 1961, la ville de Renaud est l’une des 2 municipalités les moins densément peuplées, avec la ville d’Auteuil, et n’abrite qu’un peu plus de 2 % de la population totale de l’île Jésus.
Le 1er avril 1961, les villes de Renaud et de L’Abord-à-Plouffe ainsi que la cité de Saint-Martin sont fusionnées, donnant ainsi naissance à la cité de Chomedey. Le projet de fusion est d’abord lancé par l’administration de la ville de L’Abord-à-Plouffe. En effet, le 10 août 1960, celle-ci adopte une résolution exprimant sa volonté de fusionner les 3 municipalités ainsi que la cité de Laval-des-Rapides, sous le nom de « Cité de Laval ».
8 jours plus tard, Laval-des-Rapides se retire du projet de fusion. Une certaine hésitation se fait également ressentir à Renaud, où un référendum est tenu sur la question, le 16 janvier 1961. Le camp fusionniste remporte, et la naissance de la nouvelle ville est soulignée par des festivités civiques, tenues du 8 au 15 octobre 1961.
Chomedey s’impose alors comme une cité moderne, dont le développement résidentiel et industriel se fait ressentir. Le commissariat industriel de Chomedey est très actif. On note, entre autres, sa participation au Canadian National Exhibition, une exposition industrielle tenue à Toronto, en 1962. La progression de Chomedey sur le plan industriel est rapide : la ville accueille en moyenne 1 nouvelle industrie par mois pendant 2 années consécutives, entre 1962 et 1964.
Bref, Chomedey devient rapidement une ville urbaine à part entière. Cette municipalité issue d’une fusion vise d’ailleurs déjà l’expansion, peu de temps après sa création. En effet, en 1963, elle étudie la possibilité d’annexer ses 2 voisines, soit les villes de Sainte-Dorothée et de Fabreville.
L’année suivante, on inaugure le nouvel hôtel de ville de la cité. Cet édifice, conçu selon les plans des architectes Affleck, Desbarats, Dimakopoulos, Lebensold et Sise, devait faire partie d’un ensemble architectural qui allait constituer le Centre civique de Chomedey, où l’on devait retrouver différents services, dont une bibliothèque, un théâtre et un centre d’art. Le complexe projeté ne se réalise toutefois pas avant la création de la Ville de Laval. L’hôtel de ville, pour sa part, deviendra celui de la municipalité fusionnée, en 1965.
Au niveau de sa population, la cité de Chomedey connaît un accroissement annuel moyen de 10 % au cours des 4 années de son existence. Depuis la fusion, le secteur de Renaud est celui qui progresse le plus rapidement, alors que sa population passe de 2 638 personnes en 1961 à 6 976 personnes en 1966, ce qui représente un accroissement de 164 % pour cette période. Immédiatement après la création de la Ville de Laval, le territoire de Chomedey compte plus de 25 % de la population totale de la nouvelle ville, soit près de 50 000 personnes.
Saviez-vous que?
Hugh Paton, un Montréalais d’origine écossaise, était reconnu comme un grand entrepreneur dans le domaine ferroviaire. Il avait acquis une île sur le territoire de L’Abord-à-Plouffe, avant même la création de la municipalité, où il avait fait construire une somptueuse résidence d’été. Il est demeuré propriétaire de cette île, qu’il appelait tout simplement « The Island », jusqu’aux années 1940. Nous connaissons maintenant cette île sous le nom de l’île Paton.
Anecdote intéressante: en 1919, monsieur Paton fait une requête à sa municipalité afin qu’elle adopte un règlement empêchant les chaloupes à moteur, les yachts ou toute embarcation du genre de faire trop de bruit lorsqu’ils circulent dans le secteur de L’Abord-à-Plouffe.
La toponymie de Chomedey
La toponymie reflète souvent l’histoire d’un secteur. Voici quelques exemples de noms de rue du secteur Chomedey, nommés avant 1965.
Ce boulevard est nommé ainsi depuis le 23 janvier 1962, alors qu’entrait en vigueur le règlement C-104 de la cité de Chomedey. Anciennement, il était nommé le rang du Petit-Bois.
Ce toponyme est inspiré du nom de Robert Cléroux (Saint-Raphael-de-l’île-Bizard, Québec, 23 février 1938 – ), boxeur poids lourd.
En 1955, Robert Cléroux remporte les Golden Gloves, un championnat de boxe amateur aux États-Unis. À la suite de ses 38 victoires en boxe amateur, il commence une carrière professionnelle en 1957.
Ce résident de la ville de l’Abord-à-Plouffe (maintenant une partie du quartier Chomedey de Laval) est rapidement surnommé le « Bœuf de l’Abord-à-Plouffe » et connaît beaucoup de succès au Canada et aux États-Unis, combattant notamment contre Buddy Thurman, Mickey Carter et Roy Harris.
Le 17 août 1960, Cléroux s’en prend au champion canadien Georges Chuvalo et remporte la victoire. Par la suite, il perd brièvement son titre avant de le reprendre au début de 1961.
Classé parmi les meilleurs boxeurs poids lourd au monde, celui qu’on avait rebaptisé le « Bœuf de Chomedey », depuis la création de cette cité, est honoré par l’administration de la municipalité qui nomme un boulevard en son honneur le 23 janvier 1962.
Après quelques défaites qui freinent son ascension vers le Championnat du monde, Robert Cléroux prend sa retraite pour la première fois en 1963. Après un bref retour au ring en 1968, il se retire de façon définitive l’année suivante. Plus tard, il ouvre un bar portant son nom dans le secteur de Laval-des-Rapides à Laval.
En 1998, Robert Cléroux est intronisé au Panthéon des sports du Québec. Il est toujours impliqué dans le milieu de la boxe au début du XXIe siècle.
Monsieur Cléroux était présent, en 1962, lors de la cérémonie de dévoilement du nom du boulevard, nommé en son honneur.
Le boulevard Jarry est nommé ainsi en vertu d’une résolution du conseil municipal de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin datant du 3 août 1946. Bien que la signification de ce nom ne soit pas textuellement mentionnée dans les archives de cette municipalité, ce toponyme doit fort probablement rappeler la mémoire de Me Louis Jarry, ancien maire de cette dernière.
Me Louis Jarry (1916-1980) est un notaire, un homme d’affaires et un homme politique de Saint-Martin (aujourd’hui un secteur du quartier Chomedey). Il fait son entrée en politique municipale en tant que maire de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin, fonction qu’il occupe du 18 janvier 1945 jusqu’à son remplacement officiel, le 24 février 1954.
Le 17 décembre 1953, une partie de cette municipalité se détache pour former la ville de Saint-Martin (qui devient la cité de Saint-Martin le 6 février 1958). Jarry en est le premier et seul maire du 28 décembre 1953 jusqu’à la dernière séance du conseil de cette municipalité, tenue le 14 mars 1961. Du 1er avril au 6 novembre 1961, il est échevin de la nouvelle cité de Chomedey.
Me Louis Jarry est aussi impliqué dans le développement résidentiel de Saint-Martin. Il est notamment propriétaire de plusieurs lots dans le secteur du boulevard qui porte aujourd’hui son nom.
Le tracé du boulevard Saint-Martin correspond à une partie d’un chemin existant sur l’île Jésus depuis le 19e siècle ayant notamment été connu sous les noms de « Concession Saint-François », « Côte Saint-François » et « Grand-rang de Saint-Martin ».
Au fil de l’organisation des municipalités de l’île Jésus, les différentes parties de cette voie connaissent plusieurs dénominations. La municipalité du village de Saint-Martin la nomme « rue de l’Église » puisque l’église paroissiale s’y retrouve.
Dans la municipalité de la paroisse de Saint-Martin, on l’appelle « rang du Bas-Saint-Martin » ainsi que « chemin du Haut-Saint-Martin » jusqu’en 1959. À ce moment, la municipalité, devenue la ville de Renaud, opte pour le nom de « boulevard Pouliot » en l’honneur de Léopold Pouliot (Québec, Québec, 1er février 1902 – Montréal, Québec, 21 juillet 1983), député provincial du comté de Laval de 1956 à 1960.
En 1961, les municipalités de la ville de L’Abord-à-Plouffe, de la ville de Renaud et de la cité de Saint-Martin sont fusionnées pour donner naissance à la cité de Chomedey. Cette dernière, avec l’application de son règlement C-99 du 16 janvier 1962, choisit d’uniformiser le nom de cette voie. Elle devient alors le « boulevard Saint-Martin », nom faisant référence à la plus ancienne paroisse du territoire de la municipalité.
À la suite de la création de Laval en 1965, le boulevard Saint-Martin est graduellement prolongé. En 1971, il rejoint le territoire de Sainte-Dorothée, puis, en 1975, il rejoint le tracé des boulevards Landry et Vanier de l’ancienne ville de Saint-Vincent-de-Paul. Aujourd’hui, le boulevard Saint-Martin constitue une des principales artères de la Ville de Laval.
Le boulevard Samson est nommé ainsi en vertu de la résolution numéro 761 de la séance du 31 août 1954 du conseil municipal de la ville de L’Abord-à-Plouffe. Une partie de cette voie de communication portait initialement le nom de rue Raymond.
Le boulevard Samson rappelle la mémoire du docteur Joseph Édouard Samson (1893-1963), un des fondateurs de la chirurgie orthopédique au Canada et maire de la ville de L’Abord-à-Plouffe.
Diplômé en médecine de l’Université Laval, à Québec, le docteur Samson suit un entraînement spécifique en chirurgie orthopédique à New York, aux États-Unis, avant d’œuvrer en tant que cofondateur de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec dès 1923.
En février 1931, Joseph Édouard Samson s’installe dans la région de Montréal et fonde le département d’orthopédie de l’Hôpital du Sacré-Cœur qui, lié avec l’Université de Montréal, devient l’un des plus importants centres d’enseignement de cette discipline au Canada.
En 1947 et 1948, le docteur Samson assure la présidence de l’Association canadienne d’orthopédie. Résident de L’Abord-à-Plouffe, il est élu maire de la ville le 30 janvier 1952 et démissionne le 15 septembre 1952.
2 ans après son départ, la municipalité l’honore en changeant le nom d’une partie du boulevard Lévesque pour celui du boulevard Édouard-Samson. Le nom du docteur Samson est aussi remémoré par l’Université de Montréal, laquelle offre le Programme d’orthopédie Édouard-Samson depuis 1962. Chaque année, la Fondation canadienne d’orthopédie remet le prix J.-Édouard-Samson à des chercheurs dans cette discipline.
Chomedey en images
Documents d’archives intégraux
Extrait d’un registre de procès-verbaux de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin comportant le règlement pour empêcher les courses de chevaux dans le village de Saint-Martin adopté le 5 mai 18561.
Extrait d’un registre de procès-verbaux de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin comportant le règlement pour prévenir les incendies dans le village de Saint-Martin adopté le 21 novembre 18592.
Pétition soumise au Législateur par la ville de Saint-Martin en vue d’obtenir le statut de cité3.
Brochure distribué aux Chomedeyens pour leur annoncer la tenue des festivités civiques du 8 au 15 octobre 19614.
Dépliant promotionnel de Chomedey comme lieu idéal pour y implanter une usine5.