Duvernay tire ses origines de la paroisse de Saint-Vincent de Paul qui, constituée en 1740, est érigée en municipalité de façon définitive en 1855. Il s’agit donc de l’une des 4 municipalités d’origine de l’île Jésus, d’abord connue sous le nom de la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul.
La municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul est d’abord plutôt rurale, à l’exception de 2 noyaux villageois qui se développent à l’intérieur de son territoire. Ces derniers sont connus respectivement sous les noms de « Pont-Viau », situé à l’extrémité sud-ouest de la municipalité, et du « village de Saint-Vincent de Paul », situé au centre-sud de celle-ci.
La municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul vit plusieurs changements d’ordre territorial. D’abord, en 1904, une partie du nord-ouest de la paroisse est retranchée à la municipalité afin de constituer l’extrémité est de la nouvelle municipalité de la paroisse de Saint-Elzéar, qui deviendra plus tard Vimont. Puis, en 1926, le village de Pont-Viau est érigé en municipalité à la suite de démarches entreprises dès 1920 par la population locale, laquelle cherchait à accélérer le développement des services dans ce secteur.
À la suite du détachement du noyau villageois de Pont-Viau, la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul se développe autour d’un seul centre urbain, soit le « village de Saint-Vincent de Paul », où l’on trouve quelques établissements d’importance sur l’île Jésus, dont le Collège Laval et le Pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul.
Durant plusieurs années, de nombreux efforts sont consacrés au développement du village, à la construction d’infrastructures urbaines et à l’établissement de services municipaux dans ce secteur.
À la fin des années 1940, la population rurale de la municipalité, dite « des rangs », commence à exprimer son mécontentement en ce qui concerne les dépenses occasionnées par le village. Des démarches sont alors entreprises auprès des autorités provinciales afin que le village soit constitué en municipalité distincte de la paroisse.
Cette démarche se concrétise avec l’érection, en 1952, de la ville de Saint-Vincent-de-Paul. La municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul se retrouve dès lors sans centre urbain. Elle partage d’ailleurs l’hôtel de ville ainsi que plusieurs ressources avec la ville de Saint-Vincent-de-Paul pendant quelques années.
La vocation principalement rurale de la paroisse de Saint-Vincent de Paul ne saura durer, comme en témoigne l’évolution de la règlementation liée à l’urbanisme en vigueur dans la municipalité.
En décembre 1953, on adopte un premier règlement à l’effet d’établir une zone résidentielle dans la municipalité, où l’on permettra désormais l’implantation de maisons unifamiliales et de quelques commerces. La construction de maison d’été, comme on trouve à quelques endroits dans la municipalité à l’époque, est maintenant prohibée. Cette nouvelle zone résidentielle, qui sera connue sous le nom de « Hauterive », est située dans le sud du territoire de la municipalité, à mi-chemin entre les villes de Pont-Viau et Saint-Vincent-de-Paul.
L’année suivante, l’interdiction de construire des maisons d’été est étendue à tout le territoire compris entre ces 2 villes, entre la rivière des Prairies et les terrains ayant front sur le boulevard Lévesque. Le caractère résidentiel de cette zone se confirme davantage au fil des années suivantes et jusqu’en 1956, alors que tout le territoire situé au sud du chemin de fer Canadien Pacifique devient officiellement une zone résidentielle.
Cependant, dans les faits, le développement résidentiel se réalise principalement dans le sud-ouest de la municipalité. Par ailleurs, il est à noter que l’apparition de cette nouvelle vocation résidentielle coïncide avec la multiplication des secteurs de banlieue un peu partout dans la région de Montréal.
Le 16 novembre 1957, la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul adopte le nom de Duvernay. Par la suite, elle connaît 2 changements de statut : elle devient la ville de Duvernay le 6 février 1958, puis elle atteint le statut de cité le 27 juin 1962.
Au cours des années 1960, Duvernay se dote d’installations modernes, soit un garage municipal, une usine d’épuration ainsi qu’un hôtel de ville, dont on fait la première pelletée de terre le 14 janvier 1961.
Au moment de la création de la Ville de Laval, la cité de Duvernay est développée à environ 12 %. Malgré l’élan de développement résidentiel s’étant produit au cours des dernières années de son existence, une grande part de son territoire demeure essentiellement rurale.
Saviez-vous que?
Dès 1962, Duvernay organise un carnaval d’hiver appelé le Carnaval de Duvernay. Celui-ci propose une programmation variée, composée de nombreuses activités sportives et culturelles. Ainsi, les citoyens de Duvernay peuvent participer ou assister, entre autres, à des parties de hockey, des courses de motoneige et des soirées de danse.
De plus, on tient des activités traditionnelles de carnaval, comme le défilé et le couronnement d’une reine parmi les duchesses. Lors de l’édition 1963 du Carnaval de Duvernay, on couronne Françoise Paré, duchesse de la Ligue des propriétaires des Écores.
La toponymie de Duvernay
La toponymie reflète souvent l’histoire d’un secteur. Voici quelques exemples de noms de rue du secteur de Duvernay, nommés avant 1965.
La rue de l’École est nommée ainsi en vertu du règlement 289 de la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul (devenue plus tard Duvernay), adopté le 8 octobre 1957.
La rue de l’École porte ce nom puisqu’une école s’y trouve depuis sa création. Vers la fin des années 1950, l’école Saint-Maurice y est fondée. Puis, au tout début du 21e siècle, c’est l’école primaire anglophone Jules Verne qui prend place dans l’édifice.
L’avenue J.-J.-Joubert est nommée ainsi en vertu du règlement 289 de la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul (devenue plus tard Duvernay), adopté le 8 octobre 1957.
Le nom de cette rue rappelle la mémoire de Jacques-Janvier Joubert (Sault-au-Récollet [Montréal], Québec, 3 janvier 1869 – Outremont [Montréal], Québec, 11 juin 1943), laitier, agriculteur et entrepreneur en produits d’alimentation.
Livreur de lait dès l’âge de 13 ans, Joubert ouvre son entreprise de distribution de lait en 1890. Deux ans plus tard, il devient le premier laitier de l’Empire britannique à livrer du lait en bouteilles de verre. Il ouvre une laiterie à Montréal en 1899, et se lance dans la fabrication du beurre en 1905.
Dès 1908, Joubert pasteurise le lait qu’il distribue. Il s’agit d’une autre première dans l’Empire britannique. Rapidement, la laiterie diversifie sa production en fabriquant notamment de la crème glacée (dès 1910), puis elle ouvre des succursales sur l’île de Montréal.
Vers 1930, Joubert vend sa compagnie à la laiterie Borden’s avant de s’installer sur sa terre, nouvellement acquise, dans la paroisse de Saint-Vincent de Paul sur l’île Jésus. Dès lors, il désire faire de cette terre une ferme modèle. Il fait l’acquisition d’un troupeau de vaches, se constitue un grand poulailler et achète de l’équipement ultramoderne.
En 1937, la ferme Joubert, qui porte officiellement le nom de « Ferme des Écores », implante une fabrique de conserves alimentaires sur le boulevard Lévesque. Cette conserverie emploie plusieurs résidents de la paroisse de Saint-Vincent de Paul et de la ville de Pont-Viau, jusqu’à sa fermeture au début des années 1960.
Quand Jacques-Janvier Joubert s’éteint, le 11 juin 1943, l’entreprise est reprise par ses fils Jean, chimiste et responsable de la conserverie, et Maurice, agronome. Ce dernier est le maire de la paroisse de Saint-Vincent de Paul, de 1957 à 1959. Durant son mandat, la municipalité change de nom et de statut pour devenir la ville de Duvernay. La fin des années 1950 marque aussi le changement de vocation de la terre des Joubert, qui est graduellement transformée en développement résidentiel.
La rue Kugler est nommée ainsi en vertu du règlement 289 de la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul (devenue plus tard Duvernay), adopté le 8 octobre 1957.
Le nom de la rue Kugler rappelle fort probablement la mémoire de Julius Kugler, agriculteur, propriétaire terrien et développeur du secteur de l’île Jésus où se trouve cette voie de communication.
Le 4 novembre 1952, monsieur Kugler obtient une autorisation de la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul pour la division de certains de ses lots et pour commencer la construction de maisons sur ceux-ci.
Ce développement résidentiel se poursuit après le 8 septembre 1954, date à laquelle il obtient une autorisation similaire de la part de la municipalité. Julius Kugler était alors résident du boulevard Lévesque.
Duvernay en images
Documents d’archives intégraux
Règlement de zonage numéro 257 de la municipalité de la paroisse de Saint-Vincent de Paul établissant notamment une zone résidentielle dans un secteur de la municipalité, adopté en 19561.
Plan de la cité de Duvernay en 1965, juste avant la création de la Ville de Laval. On y remarque que le développement de la partie sud-ouest de la municipalité est bien enclenché2.
Dépliant du Carnaval de Duvernay tenu du 18 au 28 janvier 19633.