Parmi les 14 municipalités fusionnées en 1965 pour donner naissance à la Ville de Laval, la Ville-des-Îles-Laval est la seule dont le territoire n’est pas situé sur l’île Jésus. Il est plutôt constitué de 4 îles et de 2 îlots.
L’histoire du territoire de Ville-des-Îles-Laval commence bien avant la création de la municipalité en 1941. En 1817, l’agriculteur Louis Amesse s’installe sur l’île qui prendra son nom, où 3 générations de sa famille lui succèdent. En 1890, l’île Amesse est vendue à Émilien Bigras, déjà propriétaire des îles Verte, Ronde et Bigras (l’actuelle île Parizeau), et elle prend alors elle-aussi le nom d’ « île Bigras ».
En 1912, l’agence immobilière Gohier et Bigras fait l’acquisition de ces 4 îles dans le but de les développer. En raison de divers événements, dont la Première Guerre mondiale, la subdivision des lots et le développement résidentiel de l’île Bigras ne s’amorcent que vers 1926. Ce projet est réalisé par la Compagnie des Terrains de Laval, la même entreprise qui avait été à l’origine de la création de la ville de Laval-sur-le-Lac quelques années auparavant.
Ainsi, vers 1926, plusieurs familles montréalaises acquièrent des résidences d’été sur l’île Bigras. À ce moment, le territoire des Îles-Laval est administré par la municipalité de la paroisse de Sainte-Dorothée.
En 1941, un groupe de propriétaires, mené par l’avocat Néopol Charbonneau, présente à la Législature provinciale une pétition visant à ériger le territoire concerné en municipalité de ville.
En effet, la population locale considère que les services offerts par la municipalité de la paroisse de Sainte-Dorothée ne suffisent plus à leurs besoins en ce qui concerne la gestion du territoire.
Ainsi, le 20 mars 1941 est sanctionnée la Loi constituant en corporation la ville des Îles Laval. Selon l’article 1 de ce document constitutif, la nouvelle municipalité portera le nom officiel de Ville-des-Îles-Laval et de son équivalent en langue anglaise, Town of Laval Islands.
La première séance du conseil municipal a lieu le 7 avril 1941 au bureau du premier maire de la municipalité, Néopol Charbonneau, situé au 210, rue Saint-Jacques Ouest à Montréal.
Les séances estivales du conseil municipal sont tenues à la résidence du maire ou d’un conseiller municipal sur le territoire de Ville-des-Îles-Laval, tandis que l’on continue, durant les premières années d’existence de la municipalité, à tenir les séances à Montréal en hiver.
Il faut noter néanmoins qu’à l’époque, plusieurs résidents vivaient déjà dans ce secteur à l’année et que plusieurs dispositions sont prises par la municipalité pour servir ces citoyens, dont l’entretien des chemins d’hiver et des démarches auprès de Poste Canada pour obtenir un bureau de poste ouvert à l’année, tenu par un résident de la municipalité.
Dès le début des années 1950, on procède à la modernisation des routes et des ponts reliant les différentes îles de la municipalité. La population bénéficie dès lors d’un service de police et de pompier, d’un système d’aqueduc ainsi que de 3 plages.
Graduellement, Ville-des-Îles-Laval devient un lieu de résidence permanente pour la majorité de sa population. D’ailleurs, la vocation de la municipalité est strictement résidentielle et aucun commerce, exception faite d’un seul restaurant, n’y est établi. En ce sens, on développe l’île Parizeau dès 1954, puis l’île Verte en 1959, toutes 2 en tant que centres résidentiels.
Au moment de la création de la Ville de Laval, en 1965, Ville-des-Îles-Laval est la municipalité fusionnée dont la superficie est la moins étendue, soit 120 acres. Elle est développée à environ 95 % et abrite un peu plus de 0,5 % de la population lavalloise.
En raison de l’état de son développement et, entre autres, de sa situation géographique qui est à l’extérieur de l’île Jésus ainsi que de l’équilibre atteint dans son administration, les autorités municipales de Ville-des-Îles-Laval s’opposent à l’annexion de leur ville à la nouvelle Ville de Laval.
La toponymie d’Îles-Laval
La toponymie reflète souvent l’histoire d’un secteur. Voici quelques exemples de noms de rue du secteur Îles-Laval, nommés avant 1965.
La rue Beaudry a été nommée ainsi suivant une décision du conseil municipal de la Ville-des-Îles-Laval datant du 8 mars 1961.
Le nom de cette rue rappelle la mémoire de Jules-M. Beaudry, 2e maire de la Ville-des-Îles-Laval, en poste du 18 août 1947 jusqu’à sa retraite le 11 août 1953, au moment des élections municipales.
Le nom de la rue Pariseau rappelle la mémoire des anciens propriétaires de l’île sur laquelle se trouve cette voie de communication.
Anciennement la propriété de la société d’immobilier Gohier et Bigras, l’île qui porte aujourd’hui le nom de « Pariseau » est acquise entre 1919 et 1926 par les frères Toussaint Zéphirin et J. Honorius Pariseau, respectivement président et vice-président de la manufacture de boîtes Pariseau et Frères située à Outremont.
Faisant d’abord partie du territoire de la municipalité de la paroisse de Sainte-Dorothée, l’île Pariseau devient une composante de la Ville-des-Îles-Laval (aujourd’hui un secteur de la Ville de Laval) dès sa création le 20 mars 1941. À cette date, l’île Pariseau est en partie la propriété de J. Albéric Pariseau, conseiller municipal de la Ville-des-Îles-Laval de 1941 à 1942.
Îles-Laval en images
Documents d’archives intégraux
Contrat de donation des différents lots à la Ville-des-Îles-Laval par la Compagnie des terrains de Laval en 19411.
- Source : Fonds de la Ville-des-Îles-Laval (M5/C1-1) ↩︎