En 1869, le territoire de Sainte-Dorothée est érigé simultanément en tant que municipalité et en tant que paroisse catholique. Il s’agit d’un détachement de la paroisse de Saint-Martin, réalisé à la demande de la population de ce secteur.
Sainte-Dorothée est d’abord et avant tout un secteur agricole. On raconte qu’à l’origine, les habitations y sont plutôt modestes et que les incendies, causés par l’absence de cheminées surélevées par rapport aux toits, y étaient fréquents.
C’est d’ailleurs ce qui motive le conseil municipal, lors de la séance du 1er juin 1873, à adopter une résolution exigeant la construction de cheminées adéquates sur tous les édifices du territoire, sous peine d’amende.
Au fil des ans, le développement des cultures maraichères et la proximité de Montréal, entre autres, assurent une certaine prospérité à Sainte-Dorothée. Un centre villageois s’y développe notamment autour de l’église paroissiale, où l’on y trouve entre autres des commerces et des auberges.
La municipalité connaît une première modification de territoire en 1915, alors que son extrémité ouest lui est retranchée pour constituer la majeure partie de la nouvelle ville de Laval sur le Lac.
La création de cette nouvelle municipalité est toutefois considérée injustifiée par le conseil de la municipalité de la paroisse de Sainte-Dorothée. Ainsi, lors d’une séance tenue le 18 janvier 1915, soit immédiatement après l’annonce de l’incorporation de Laval sur le Lac, le conseil adopte une résolution signifiant son désaccord au législateur et lui demandant de revenir sur sa décision.
Un second changement de territoire survient en 1941, alors qu’un archipel constitué de 4 îles et de 2 îlots situés dans le sud-ouest de la municipalité s’en détache pour former la Ville-des-Îles-Laval.
Une 3e modification de territoire entre en vigueur le 1er janvier 1947, alors que le noyau villageois de Sainte-Dorothée devient une municipalité. Il y aura donc, dès lors, 2 « Sainte-Dorothée » : la municipalité du village de Sainte-Dorothée et celle de la paroisse de Sainte-Dorothée.
Pendant 12 ans, ces 2 entités distinctes se développent indépendamment. Puis, en 1958, elles travaillent toutes les 2 sur des propositions de modifications de leurs chartes respectives. En parallèle, des pourparlers non officiels ont lieu entre des membres des 2 conseils municipaux à l’effet de présenter un projet de charte conjointe.
Finalement, le 5 mars 1959, on sanctionne la Loi constituant en corporation la ville de Sainte-Dorothée, laquelle prévoit la réunification de la majeure partie des territoires de la paroisse et du village.
Cette même loi prévoit la cession d’une partie du territoire de Sainte-Dorothée à la ville de Laval-Ouest, soit quelques lots situés de chaque côté de l’actuel boulevard Arthur-Sauvé, entre le boulevard Dagenais et le chemin Saint-Antoine.
À la suite de cette fusion, Sainte-Dorothée se modernise, notamment avec la construction d’un nouvel hôtel de ville, abritant entre autres les services de police et d’incendie de la municipalité.
Au caractère essentiellement rural de Sainte-Dorothée s’ajoute, dès les années 1950, le développement de quartiers résidentiels situés principalement à proximité du village.
Ainsi, entre 1950 et 1965, la population de cette municipalité triple pratiquement. Néanmoins, au moment de la création de la Ville de Laval en 1965, Sainte-Dorothée demeure parmi les villes les moins denses de l’île Jésus.
La toponymie de Sainte-Dorothée
La toponymie reflète souvent l’histoire d’un secteur. Voici quelques exemples de noms de rue du secteur de Sainte-Dorothée, nommés avant 1965.
Le nom de la rue Crevier fait fort probablement référence à Alphonse Crevier, ancien propriétaire des lots qui forment cette rue, qu’il cède à la ville de Sainte-Dorothée le 9 décembre 1955.
Marchand de profession, monsieur Crevier devient conseiller municipal de la paroisse de Sainte-Dorothée le 16 mars 1929. Le 14 janvier 1931, il est élu maire de sa municipalité par acclamation, poste qu’il conserve jusqu’au 15 janvier 1947.
Du 30 janvier 1947 au 4 février 1949, il est le 1er maire de la municipalité du village de Sainte-Dorothée. Alphonse Crevier se retire après 20 ans de vie politique.
Le boulevard de l’Hôtel-de-Ville est nommé ainsi en vertu de la résolution 1187 adoptée par le conseil municipal de la ville de Sainte-Dorothée le 17 juillet 1961. Des parties de celui-ci portaient anciennement les noms de rue Laval et de boulevard Landsman.
Ce nom fait référence à la présence, sur ce boulevard, de l’édifice du nouvel hôtel de ville de la municipalité.
