Patrimoine archéologique

L’archéologie c’est la connaissance du passé à partir des vestiges matériels laissés par les différentes occupations humaines, dont les sources écrites sont parfois absentes. Ces vestiges peuvent être enfouis dans le sol, visibles hors sol ou immergés. Toute activité du passé peut devenir un objet d’étude pour l’archéologue, pourvu qu’elle ait laissé des traces1.

Les recherches archéologiques permettent de reconstituer l’histoire des peuples et des individus qui ont occupé le territoire du Québec, de la préhistoire jusqu’à des époques plus récentes2.

Exposition Archéomobile

L’exposition comprend des artéfacts variés, parfois étonnants, notamment : céramique vernissée verte de France, ossements de divers animaux, billes à jouer, fragments de petits de calumets, couteau de poche, fiole de médicament en verre et plusieurs autres découvertes fascinantes!

Y a-t-il des vestiges archéologiques à Laval?

Laval possède une histoire riche et méconnue qui date de bien avant l’arrivée des premiers colons européens. En effet, quelques artéfacts datant de la préhistoire ont été retrouvés à différents endroits sur le territoire, ce qui témoigne d’occupations anciennes3

Sites archéologiques recensés à Laval

Le ministère de la Culture et des Communications du Québec a recensé certains sites archéologiques en bordure de l’île Jésus. Ces sites témoignent de la présence de groupes autochtones ou d’établissements de colons européens à l’époque où les cours d’eau étaient utilisés comme voies de transport. À Laval, on dénombre actuellement 18 sites archéologiques où l’on a retrouvé au fil des ans plusieurs centaines d’artéfacts, d’écofacts et de structures d’aménagement. Ces objets sont conservés dans la collection archéologique de la Ville ainsi qu’à la Société d’histoire et de généalogie de l’Île Jésus.

Laval découvre son passé

Inventaire archéologique à Sainte-Rose

En 2015, la Ville de Laval a entrepris les premières étapes d’un projet de réaménagement de la berge des Baigneurs. Connue et appréciée des citoyens et citoyennes depuis longtemps, cette berge a aussi été le site historique de plusieurs constructions, dont la seconde église de Sainte-Rose démolie en 1857 ainsi que de son cimetière.

En prévision de la mise en œuvre de ce projet, la Ville de Laval a souhaité vérifier si le secteur devait faire l’objet de fouilles. Ces vérifications se sont déclinées en plusieurs étapes successives. La Ville a tout d’abord mandaté une firme d’experts en archéologie pour effectuer une étude de potentiel archéologique. Cette première étape de la planification a été réalisée dans le secteur de la berge des Baigneurs (Ethnoscop, 2015). L’étude a révélé un potentiel intéressant, tant du côté des occupations eurocanadiennes qu’autochtones, puisque ce secteur est situé à proximité de la berge de la rivière des Mille-Îles, mais aussi dans le noyau villageois historique de Sainte-Rose.

En raison de ce potentiel archéologique confirmé, une étude de nature historique a été réalisée par la Société d’histoire et de généalogie de l’Île Jésus afin de documenter de façon plus détaillée l’histoire entourant l’ensemble paroissial de Sainte-Rose.

Les étapes subséquentes consistaient à la réalisation d’inventaires archéologiques qui sont en fait des explorations. Ainsi, les archéologues procèdent par échantillonnage afin d’évaluer la présence et l’état d’un site archéologique ainsi que la succession des occupations qui y sont représentées en stratigraphie. Cet échantillonnage permet, finalement, de vérifier si un site archéologique existe véritablement à l’endroit jugé propice à une occupation humaine4.

Lors de travaux de réaménagement, le terrain de l’école Villemaire, adjacent au site archéologique ciblé par la Ville et situé entre l’église actuelle et l’école, a été le théâtre des premières fouilles archéologiques orchestrées par le Centre de services scolaire. Dans le cadre d’un projet de réfection de l’école, les travaux entrepris ont mis à jour des vestiges de l’ensemble paroissial datant de 1788 à 1857. Des archéologues ont donc été mandatés pour effectuer un premier inventaire archéologique devant l’école Villemaire. Les découvertes ont contribué à enrichir la documentation déjà amassée par les archéologues et la Société d’histoire et de généalogie de l’Île Jésus. Toutes les sépultures et tous les artefacts découverts ont été manipulés et traités avec respect par les experts engagés dans ce chantier.

En 2020, la Ville de Laval réalise un inventaire archéologique dans le secteur de la berge des Baigneurs. À la suite des découvertes et des vestiges mis à jour par l’inventaire archéologique devant l’école Villemaire, le potentiel du site était incontestable. La présence autochtone antérieure aux constructions était envisagée, mais ce sont les vestiges enfouis de la 2e église de Sainte-Rose (1788-1857) et de l’enceinte de son cimetière qui étaient susceptibles d’être découverts. 

Une équipe d’archéologues a donc été mandatée afin de dresser un inventaire archéologique. Ceux-ci ont procédé à une exploration du sol par échantillonnage, ce qui a permis de valider qu’un site archéologique existe véritablement entre l’église actuelle de Sainte-Rose et l’école Villemaire. Cet inventaire s’est déroulé du 15 juillet au 25 août 2020 et a permis de faire de nombreuses découvertes. En effet, il a été possible de localiser certaines sections des murs de la seconde église et du puits attenant à l’ancienne l’église, une portion du mur d’enceinte de l’ancien cimetière et une centaine d’artéfacts. 

Tout au long de cet inventaire, la Ville de Laval s’est efforcée de mettre en valeur le patrimoine archéologique et de favoriser une médiation culturelle permettant aux citoyens et citoyennes de s’approprier une partie inconnue de l’histoire de leur ville. La démarche de mise en valeur du site s’est déclinée en 3 volets. D’une part, des panneaux d’interprétation expliquant l’histoire du lieu et la démarche archéologique ont été installés. D’autre part, l’ensemble du travail archéologique a été saisi sur le vif par un photographe professionnel qui a documenté ce chantier. Enfin, une archéologue-médiatrice a été engagée pour communiquer aux citoyens la démarche

Prix Coup de Cœur Archéo-Québec

L’excellence du premier inventaire archéologique réalisé par la Ville tenu à l’été 2020 n’est pas passée inaperçue et le projet s’est mérité le Prix Coup de Cœur d’Archéo-Québec. Lors de la remise de ce prix, on a souligné le caractère innovant de la démarche de la Ville de Laval. L’intégration du patrimoine archéologique dans une structure municipale a rendu ce projet exemplaire. Ce modèle pourra être répété dans les efforts que la Ville consent pour protéger de son patrimoine archéologique.

Le projet de médiation a été réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Laval dans le cadre de l’Entente de développement culturel 2021-2023.

En août 2021, mue par le succès du premier inventaire archéologique de 2020, la Ville de Laval a entrepris un second chantier archéologique dans le secteur. Cet inventaire complémentaire, réalisé dans le cadre du mois de l’archéologie, était plus vaste et étendu et avait pour but de dégager l’ensemble des vestiges dont plusieurs tronçons avaient été mis en évidence à l’été 2020. Du 9 au 20 août 2021, les archéologues mandatés par la Ville de Laval ont entrepris l’excavation complète des vestiges. Cette opération a permis une documentation précise de ces derniers en vue d’une mise en valeur appropriée du site.

La mise en valeur du site durant l’inventaire a été orchestrée de plusieurs façons. Tout au long de l’exercice, une archéologue-médiatrice a accompagné les visiteurs afin de répondre à leurs questions. L’archéologue-médiatrice disposait d’un présentoir où certains des artéfacts retrouvés sur le site étaient exposés afin d’aider les visiteurs à saisir l’étendue de la démarche archéologique en cours. Au total, ce sont environ 700 personnes qui ont pu profiter de ses explications. Par ailleurs, plusieurs panneaux d’interprétation étaient installés sur le site et permettaient aux promeneurs de s’arrêter, d’observer et de comprendre le déroulement du chantier archéologique ainsi que son importance. Afin de garder des traces vivantes de ce projet, un photographe professionnel a été mandaté pour documenter l’ensemble du site. Une capsule vidéo a été produite par un réalisateur professionnel, sur le terrain et à vol d’oiseau, et dans laquelle l’archéologue-responsable et la coordonnatrice responsable à la Ville expliquent les nouvelles découvertes mises à jour par cet inventaire.

Le projet de médiation a été réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Laval dans le cadre de l’Entente de développement culturel 2021-2023.

Au terme de cet inventaire, les vestiges ont été soumis à un remblayage organisé par les archéologues afin d’être conservés dans les meilleures conditions possible. Pourquoi le remblayage était-il nécessaire? La préservation des vestiges oblige un enfouissement pour protéger leur état et conserver leur intégrité. Par conséquent, la Ville s’est assurée que les travaux d’aménagement prévus sur le site ne dégraderont d’aucune manière les vestiges ni les sépultures qui y sont enfouis. Lors de travaux de réaménagement, le niveau du sol sera rehaussé pour sécuriser ces vestiges. 

À long terme, la volonté est de préserver activement ce patrimoine afin qu’il ne sombre pas dans l’oubli. La mise en valeur du site a fait l’objet d’une considération soutenue. De fait, la valorisation du site et des découvertes se fera par le biais d’un marquage permanent au sol qui sera intégré au projet d’aménagement ainsi que par l’installation de panneaux d’interprétation qui retracera l’histoire de cet ensemble paroissial.

Entrevue avec Stéphanie Lavallée, bioarchéologue  

Patrimoine inspirant à Sainte-Rose – Entrevue avec Oprina-Felicia Dolea de la Corporation Rose-Art 

Autres artefacts retrouvés lors de fouilles archéologiques

  1. Source : Archéo-Québec. ↩︎
  2. Source : ministère de la Culture et des Communications du Québec. ↩︎
  3. Source : schéma d’aménagement et de développement révisé de Laval. ↩︎
  4. Source : Archéo-Québec. ↩︎

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