Laval, de 1965 à 1980

Vue aérienne de Laval

Dès 1965, un défi de taille se présente : faire des 14 municipalités récemment fusionnées une seule grande ville unifiée. Dès lors, il faut organiser cette nouvelle ville et assurer une cohésion à divers niveaux, en plus de réaliser des projets à la hauteur de ce qui était devenu la deuxième plus grande municipalité du Québec à l’époque.​  

La gouvernance après la fusion

Dès sa création, le 6 août 1965, la Ville de Laval est gérée par un conseil municipal provisoire. Celui-ci est formé de certains conseillers municipaux ainsi que des maires qui étaient au pouvoir dans l’une ou l’autre des 14 anciennes municipalités au moment de la fusion.  
 
L’ancien maire de la cité de Chomedey, Jean-Noël Lavoie, est élu maire provisoire de Laval par ce conseil comme le prévoit la charte de la Ville. Cette équipe est en place de façon temporaire, jusqu’aux premières élections municipales, tenues le 7 novembre 1965. 
 
Lors de ces premières élections, 3 candidats se présentent à la mairie. Il s’agit de Jean-Noël Lavoie, de Jacques Tétreault, qui avait été maire de la cité de Pont-Viau pendant quelques mois avant la fusion, et d’Olier Payette, maire de la cité de Sainte-Rose de 1950 à 1965.  
 
Jacques Tétreault remporte les élections et devient ainsi le premier maire de Laval élu par la population. Réélu en 1969, il demeure donc en poste pour 2 mandats. En 1973, c’est le docteur Lucien Paiement, un ancien membre de l’équipe de Jacques Tétreault, qui gagne la faveur des électeurs devant, notamment, son ancien chef. Lucien Paiement remporte également les élections de 1977 et demeure maire de Laval jusqu’en 1981. 

Peu de temps après sa création, la Ville de Laval adopte une première forme d’identification visuelle, soit les armoiries de la Ville. Accompagnées de la devise « Unité, progrès, grandeur », symbolisant les étapes du développement de la municipalité, les armoiries sont utilisées, à l’époque, pour identifier de façon officielle les équipements de la Ville, notamment ses édifices et ses véhicules. Par ailleurs, elles figurent également sur le premier drapeau de la municipalité. 

En 1975, on adopte le logo de la Ville de Laval qui constitue dès lors la nouvelle identification visuelle de la Ville. Illustrant le modernisme de la municipalité, le logo est constitué d’un jeu de cube formant un « L », ce qui en fait tant un emblème qu’un sigle.  

Dès 1975, le logo devient l’élément central du nouveau drapeau de la municipalité, en plus de remplacer les armoiries en tant qu’identifiant des équipements et véhicules de la Ville. Par ailleurs, un nouveau slogan est désormais utilisé pour promouvoir la municipalité, soit « L’avenir est à Laval ».

Dès 1965, l’organisation d’une seule et même ville sur un territoire qui en comptait 14 constitue le premier grand défi de l’administration de la nouvelle municipalité. En effet, un effort de coordination est nécessaire afin d’unifier le territoire. 

De nombreuses rencontres du conseil municipal provisoire permettent de jeter les premières bases en matière d’administration. Notons par exemple l’adoption, le 25 août 1965, du règlement L-2, créant les différents services de la Ville et établissant le champ de leurs activités.    

Ainsi, on crée les unités administratives chargées de gérer toutes les obligations et responsabilités de la Ville. Les bureaux de plusieurs de ces différents services sont aménagés dans les anciens hôtels de ville. Par exemple, le Service de l’urbanisme sera d’abord logé dans l’ancien hôtel de ville de Duvernay, celui de Pont-Viau devient le quartier général du Service de la police tandis que celui d’Auteuil accueille le Service de la récréation. 

Parmi les autres éléments qui nécessitent des ajustements, notons la question de la toponymie. En effet, avant 1965, certains noms identiques sont utilisés dans plus d’une municipalité de l’île Jésus afin de désigner différentes rues. Par exemple, le nom de boulevard ou de rue d’Auteuil était utilisé pour 4 voies de circulation dans 4 municipalités différentes, soit Auteuil, Chomedey, Duvernay et Vimont. Ce phénomène entraîne donc une vaste opération de remplacements de noms de rue, échelonnée sur plusieurs années, et effectuée dans le but d’occasionner le moins de changement d’adresse possible pour les citoyens affectés. 

Au cours des années qui suivent la création de la Ville, il est également question d’harmoniser la règlementation des différentes municipalités. Parmi celle-ci, notons les règlements de zonage, qui déterminent l’utilisation du sol permise dans les différents secteurs d’un territoire donné. Au cours des premières années d’existence de la nouvelle ville, ceux-ci sont modifiés et adaptés. Puis, en 1970, la Ville de Laval adopte le règlement L-2000, un règlement de zonage établissant le schéma sur lequel elle se basera pour le développement futur de l’île Jésus. On y prévoit notamment le développement d’un centre-ville.  

Le territoire visé pour le développement d’un centre-ville à Laval est principalement situé de chaque côté de l’autoroute des Laurentides, au sud de la future autoroute Laval (440) et de part et d’autre du boulevard Saint-Martin. 

Au tout début, le développement de ce secteur se fait notamment par le biais de l’établissement de centres commerciaux. Le Centre Laval, situé à l’époque sur une nouvelle voie de circulation, soit le boulevard Le Corbusier, ouvre ses portes en 1968. Il est suivi, en 1973, par le Centre 2000, où l’on trouve notamment un marché d’alimentation. Puis, en 1974, un projet à l’étude depuis la fin des années 1960 voit le jour. Il s’agit du centre commercial Le Carrefour Laval, situé à l’angle de l’autoroute des Laurentides (A-15) et de l’autoroute Laval (A-440), cette dernière étant inaugurée la même année. On projette, à l’époque, que d’autres édifices s’implanteront dans le secteur de ce carrefour autoroutier. 

Dès 1974, la Ville de Laval étudie la possibilité de mettre en valeur l’ancienne carrière Lagacé, située en plein cœur du futur centre-ville, afin d’y créer un parc socioculturel. On projette alors l’implantation de fontaines, de jeux d’eau, de serres, d’une place publique, d’un centre d’information et de services, d’un centre du spectacle, d’ateliers-boutiques intérieurs et extérieurs, d’une librairie, d’une bibliothèque, d’un musée ainsi que d’un hôtel. Ce projet de développement, connu officiellement sous le nom de « Carré Laval », est sur le point de se réaliser lorsqu’une récession économique frappe le Québec, au tout début des années 1980. Ainsi, le développement de l’ancienne carrière ne se réalisera pas sous la forme proposée.

Afin de faciliter la circulation à l’intérieur de l’île Jésus et son accès à partir de l’extérieur, l’aménagement de nouvelles routes s’avère nécessaire. L’apparition de nouvelles autoroutes et de nouveaux ponts ainsi que l’amélioration des routes principales existantes stimulent le développement résidentiel, commercial et industriel, déjà entamé plusieurs années avant la création de la Ville de Laval, et contribue à sculpter les développements ultérieurs. 

De 1968 à 1969, on réalise la construction du pont Papineau-Leblanc, puis au cours des années 1970, avec la construction de plusieurs tronçons de l’autoroute Papineau (A19), c’est le centre de l’île Jésus qui sera desservi.  

​Ces projets, qui améliorent notamment l’accès au secteur de Duvernay, forcent le déplacement de plusieurs maisons, principalement situées sur le boulevard Leblanc et sur les rues environnantes. Elles sont pour la plupart relocalisées dans le secteur Duvernay, mais également dans d’autres quartiers, dont Saint-Vincent-de-Paul et Pont-Viau.   

En 1975, la nouvelle autoroute Chomedey (A-13) est ouverte à la circulation. Située dans l’ouest de l’île Jésus, elle relie Montréal à l’aéroport de Mirabel, inauguré la même année. La construction de cette autoroute force le déplacement d’un édifice patrimonial du secteur de Chomedey, soit la maison André-Benjamin Papineau. Cette ancienne résidence appartenait au patriote et premier maire de la municipalité de la paroisse de Saint-Martin, André-Benjamin Papineau. À la suite de son déplacement, elle est restaurée et désormais utilisée comme lieu de diffusion culturelle. 

L’ouverture de l’autoroute Chomedey (A-13) donne également une voie d’accès supplémentaire à des secteurs de Laval, dont celui de Fabreville, qui jouissait déjà de sa proximité avec l’autoroute des Laurentides (A-15) et le boulevard Curé-Labelle. Le développement résidentiel de ce quartier, déjà bien entamé avant 1965, s’intensifie davantage à la fin des années 1960 et au cours des années 1970. Notamment reconnu pour son système de prénoms alphabétiques attribués aux noms de rue, Fabreville s’impose à l’époque comme lieu de résidence. En|1975, par exemple, 358 maisons unifamiliales sont construites sur son territoire, ce qui place ce secteur au premier rang en cette matière. En comparaison, Fabreville est suivi de Chomedey, où 309 maisons unifamiliales sont achevées en 1975, puis de Sainte-Dorothée, où l’on en compte 185. 

En 1974, une première portion de l’autoroute Laval (A-440) est ouverte à la circulation. Cette autoroute, dont on poursuit la construction au fil des années, relie la ville d’ouest en est, facilitant ainsi la circulation. Avec l’autoroute des Laurentides (A-15), déjà fonctionnelle depuis plusieurs années, l’autoroute Laval (A-440) assure un accès facile au centre-ville en développement ainsi qu’au parc industriel centre de la Ville de Laval. Ce secteur, qui constituait à l’origine le quartier industriel de la cité de Chomedey, continue de progresser et d’attirer l’implantation de nouvelles entreprises. En 1980, plus de 11 000 personnes travaillent dans le parc industriel centre. Un second pôle industriel se développe également plus à l’est, sur le site de l’ancien parc industriel de la ville de Saint-Vincent-de-Paul. 

Par ailleurs, la proximité des voies de circulation importantes déjà existantes sur le territoire lavallois, comme le boulevard Curé-Labelle et l’autoroute des Laurentides (A-15), continue de stimuler la progression d’autres secteurs de la ville durant les années 1970. Notons, par exemple, le développement du secteur résidentiel de Champfleury, situé dans le quartier Sainte-Rose, qui est entamé au milieu des années 1970.

Au cours des 15 premières années d’existence de Laval, on assiste à l’établissement de divers bâtiments et lieux d’importance qui demeurent déterminants pendant de longues années. 

En 1969, par exemple, le Collège Montmorency, première institution postsecondaire à s’établir à Laval, est officiellement constitué. Dès 1973, le cégep accueille ses premiers élèves dans des locaux situés à l’école Saint-Maxime, dans le secteur Chomedey. Ce n’est toutefois qu’en 1976 qu’a lieu l’inauguration officielle de son propre édifice, situé sur le boulevard de l’Avenir. En 1979, la salle André-Mathieu, une importante salle de spectacle à Laval construite à même l’édifice du Collège Montmorency, ouvre à son tour ses portes. 

En 1970, le Centre de la natur​e​  est ouvert au public. Il s’agit en fait d’un projet qui avait été soumis à l’administration de la Ville de Laval par Maurice Blain, président du Cercle des jeunes naturalistes, en 1967. Ce grand parc naturel est érigé sur le site d’une ancienne carrière du secteur de Saint-Vincent-de-Paul, adjacente à un parc et une piscine de cette ancienne municipalité. 

Dès l’ouverture du Centre de la nature, des « jardinets d’écoliers » sont érigés sur le site et attirent plus de 200 enfants. L’année suivante, en 1971, on y construit une étable abritant des animaux de ferme, puis, en 1972, on y aménage une serre d’exposition. Au cours de la seconde moitié des années 1970, plusieurs autres éléments viennent compléter l’aménagement du Centre de la nature, dont la mise en valeur des abords du lac, la plantation d’arbres pour créer un arboretum ainsi que l’aménagement de divers jardins.  ​ 

Dans les années 1970, une autre institution de grande importance, soit l’hôpital de la Cité-de-la-Santé, voit le jour à Laval. Le projet de construction d’un nouvel hôpital sur le territoire lavallois avait été lancé dès la création de la Ville, en 1965. En effet, le 27 septembre 1965, le maire Jean-Noël Lavoie avait adressé une correspondance au Ministère de la Santé à la suite d’une visite de ses représentants à l’hôtel de ville. On pouvait y lire que la Ville de Laval procédait déjà à une étude visant à déterminer l’endroit où un futur hôpital pourrait être construit. 

En juillet 1966, un comité est officiellement constitué, avec à sa tête le Dr Lucien Paiement, conseiller municipal et futur maire de la Ville, afin d’étudier la question de la santé à Laval. Le 2 novembre 1967, ce comité dépose un mémoire aux autorités provinciales, puis l’année suivante, la Corporation de la Cité-de-la-Santé est créée. 

Des premières démarches sont effectuées afin d’implanter un nouvel hôpital en sol lavallois en 1969, mais celles-ci sont suspendues temporairement l’année suivante. Le 17 mai 1971, lors d’une conférence de presse à laquelle participe Claude Castonguay, ministre provincial des Affaires sociales, le projet est relancé, cette fois-ci de façon définitive. Les travaux de construction débutent en automne 1973 et l’hôpital de la Cité-de-la-Santé ouvre officiellement ses portes en 1978.

Dès la création de la Ville de Laval, en 1965, plusieurs événements y sont organisés. Ceux-ci ont notamment pour effet de rassembler les citoyens provenant des différents secteurs de l’île Jésus, peu importe leur appartenance aux anciennes municipalités. 

De 1966 jusqu’au milieu des années 1970, un festival d’hiver, connu sous le nom de « Carnaval de Laval » est tenu annuellement. Des activités sont alors organisées dans divers secteurs de la Ville, notamment des parades, des tournois sportifs, des soirées de danse, des courses et rallye en voiture ainsi que des promenades au flambeau en motoneige. 

En 1971, la Ville de Laval tient les premiers Jeux d’hiver du Québec. En accord avec l’organisme les « Jeux du Québec » créé depuis peu, la Ville prend l’initiative d’organiser cette compétition sportive hivernale qui, faute de financement, n’aurait pas eu lieu autrement. En effet, Laval bénéficiait déjà, à l’époque, d’un service municipal chargé des activités sportives ainsi que des infrastructures nécessaires à la tenue de l’événement. Le lancement des « Jeux d’hiver du Québec » de Laval, le 7 février 1971, est marqué par la tenue d’un dîner de financement dans une allée du centre commercial le Centre Laval, auquel assistent plus de 800 personnes. À la suite du succès de cette première lavalloise, l’organisme les « Jeux du Québec » reprend le flambeau et organise, depuis, des compétitions sportives hivernales et estivales auxquelles ont déjà participé un très grand nombre d’athlètes. 

En 1975, les Lavallois assistent à l’événement estival « Les 10 jours des 10 ans ». Tenu du 1er au 10 août au Centre de la nature, cet événement vise à souligner le 10e anniversaire de la création de la Ville de Laval. Spectacle de fanfare, prestations par des vedettes québécoises et feux d’artifice sont au rendez-vous. À l’occasion de ces célébrations, on organise également des visites de points d’intérêt lavallois, tels que l’hôtel de ville et les sites du futur hôpital de la Cité-de-la-Santé et du Collège Montmorency, tous 2 en construction à l’époque. 

Dès l’année suivante, des festivités annuelles similaires aux « 10 jours des 10 ans » sont tenues sous le nom de la « Fête des voisins ». 

En 1980, on célèbre le 15e anniversaire de Laval. Afin de souligner l’occasion, des fêtes et événements spéciaux sont produits dans les différents quartiers, où des artistes tels que Fernand Gignac, Édith Butler et Jean-Pierre Ferland se produisent. C’est également dans ce contexte qu’une chanson-thème de la Ville de Laval est écrite. Interprété par la chanteuse Véronique Béliveau, cet hymne à Laval portera le titre de « C’est l’amour, la vie… Laval ». 

Extrait d’une production vidéo de la Ville de Laval datant de 1967 nommée « Anatomie d’une ville » où l’on peut voir différents secteurs de Laval ainsi que des édifices publics, dont les hôtels de ville des anciennes municipalités.  

Source : Fonds du Service des communications (VL3)​ 

Publicité radio de la fête des 10 jours des 10 ans de la Ville de Laval. Narration de l’animateur Jean-Pierre Coallier.  

Source : Fonds du Service des communications (VL7) ​ 

Chanson « C’est l’amour, la vie… Laval » interprétée par Véronique Béliveau. Produite dans le cadre du 15e anniversaire de la municipalité, cette chanson se voulait un hymne à Laval.  

Source : Fonds du Service des communications (VL7)​​ 

Chanson du Carnaval de Laval de 1971 enregistrée par le Chœur de l’Hydro-Québec. À l’époque, le disque 45 tours de cette chanson était vendu par les duchesses au prix de 0,50 $.  

Source : Fonds du Service des communications (VL7) 

Cette vidéo présente Claude Ulysse Lefevre, maire de Laval de 1981 à 1989. 

L’histoire de Lucien Paiement, maire rassembleur de Laval de 1973 à 1981. 


 

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